Deux mois après l'attentat des frères Kouachi qui a fait onze morts dont huit membres de la rédaction, "Charlie Hebdo" tente de retrouver un rythme normal. Mais comme le rapporte l'AFP, onze salariés du journal satirique souhaitent que les collaborateurs deviennent actionnaires à parts égales, alors que les parents de Charb - tué dans l'attentat - détiennent actuellement 40% des parts, tout comme Riss, et que le co-gérant Eric Portheault détient les 20% restants.
"Nous prenons acte des souhaits des salariés d'être associés à la vie du journal. Mais nous sommes encore très loin de la réflexion sur l'actionnariat", a indiqué l'un des avocats de "Charlie Hebdo" à l'AFP, précisant que le journaliste Laurent Léger avait "annoncé mercredi en conférence de rédaction avoir créé un collectif pour ouvrir des négociations sur une répartition égalitaire du capital". "Tout cet argent fait plus de mal que de bien. Cela fait penser à ces enterrements où on se bat déjà en revenant du cimetière pour les bijoux de la grand-mère", a-t-il ajouté, rappelant que Riss était toujours hospitalisé.
L'avocat indique que la priorité reste de publier toutes les semaines et de s'occuper de la fiscalité autour des dons. "Les dons iront aux familles des victimes. Le produit des ventes ira dans la caisse du journal. Il servira aussi à créer une fondation, notamment pour enseigner la liberté d'expression à l'école", a-t-il rappelé. De son côté, Patrick Pelloux, collaborateur de l'hebdomadaire satirique, a assuré qu'il n'y avait "aucun conflit avec qui que ce soit". "Mais par rapport à ce qui s'est passé, les salariés veulent être davantage acteurs de l'entreprise", a-t-il expliqué.