En France, vous ne verrez jamais dans le métro d'affiche de film sur laquelle un personnage fume. "Coco Avant Chanel" ou encore "Gainsbourg, vie héroïque" en ont fait les frais. La campagne France Nature Environnement, qui montrait des abeilles tuées par des pesticides, ont elles aussi été jugées trop choquantes tandis que Stéphane Guillon n'a pas eu le droit de s'afficher dans le métro pour son prochain spectacle car il faisait une référence plus ou moins subtile à la campagne présidentielle.
Mais aux Etats-Unis, où on s'offusque pourtant parfois pour pas grand-chose - demandez à M.I.A. comment elle s'est sortie de son doigt d'honneur au Super Bowl ! - la liberté d'expression est sacrée. Même dans le métro. Et on peut donc prier sur une affiche le président des Etats-Unis d'aller se faire voir, ou plus littéralement, d'"aller en enfer".
En pleine campagne pour la prochaine élection présidentielle américaine, une publicité crée en effet la polémique. Placardée dans une station de métro de Washington, l'affiche fait la promotion d'un nouveau documentaire, "Sick and Sicker: When the Government Becomes Your Doctor", qui étudie le nouveau système de santé américain. Le réalisateur du film est allé interroger des médecins et des patients canadiens pour tenter de montrer le danger que représente la réforme du système de santé mise en place sous l'administration Obama.
"Barack Obama veut que les politiciens et les bureaucrates contrôlent le système la totalité du système de santé américain", peut-on lire en haut de l'affiche, avant une phrase bien plus frappante : "Va en enfer Barack !". Sans surprise, cette phrase fait couler beaucoup d'encre depuis hier et plusieurs parlementaires américains appellent à son retrait du métro. "La publicité montre un manque de respect profond du président des Etats-Unis et n'a pas sa place dans le réseau de métro de la ville", a ainsi écrit Jim Moran, membre démocrate du Congrès américain à la société qui gère le métro de Washington, la WMATA.
Mais même si cette affiche a choqué, les mots utilisés n'enfreignent pas la loi américaine et ce type de publicité est donc protégé par le Premier amendement de la constitution américaine, qui garantit à tous la liberté d'expression. "Les affichages du réseau de métro sont considérées comme un forum public protégé par le premier amendement et nous ne pouvons refuser des publicités en raison de leur contenu politique", lui a ainsi répondu la WMATA. "Nous n'approuvons pas les publicités affichées dans nos couloirs et ces publicités ne reflètent pas notre position", a-t-elle ajouté.
Aux Etats-Unis, les démocrates accusent depuis plusieurs semaines les républicains d'abaisser le niveau du débat politique à l'approche de l'élection présidentielle, leur reprochant des attaques trop personnelles à l'encontre du président sortant. En face, les républicains répondent que le traitement dont Barack Obama fait l'objet n'est pas très différent de celui qui avait été réservé par les démocrates à George W. Bush avant sa ré-élection.