En attente d'une réaction du régulateur. En fin d'après-midi, sur CNews, Laurence Ferrari a ouvert son émission "Punchline" sur le conflit opposant Canal+ à la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak. Ce matin, sur France Inter, au micro de Léa Salamé et Nicolas Demorand, la membre du gouvernement a souligné qu'en raison d'un manquement à leurs obligations, CNews et C8 pourraient ne pas voir leur fréquence renouveler en 2025.
Des propos qui ont "profondément choqué" le groupe Canal+, qui s'est fendu d'un communiqué aujourd'hui. "En laissant à nouveau entendre que les licences de nos chaînes ne mériteraient pas d'être renouvelées en 2025 alors même qu'elle se refuse de commenter la procédure de renouvellement d'autres acteurs de l'audiovisuel (notamment celle de M6, ndlr), madame la ministre prend parti, sort de sa réserve et ne respecte pas l'indépendance de notre régulateur sectoriel", dénonce l'entreprise de la chaîne cryptée.
En plateau sur CNews, Eric Revel, consultant de la chaîne info et ancien directeur de LCI, s'est surpris du silence de réaction de la part de l'Autorité de la régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). "J'attends une réaction de l'Arcom. Si l'Arcom, ex-CSA, ne réagit pas, ça veut dire que cette instance de gens respectables avalise l'idée que l'Arcom est sous la domination du ministère de la Culture et donc, de l'information", a-t-il lancé.
"Pour que les choses soient claires, j'attends une réaction de l'Arcom. L'Arcom ne peut pas se laisser mettre dans une impasse comme celle-là", a insisté Eric Revel. Et d'indiquer : "Vous avez noté quand Léa Salamé pose la question : 'Est-ce que C8 et CNews peuvent perdre leur fréquence ?'. Elle marque un petit temps d'arrêt, mais elle ne dit pas 'non'. Elle ne dit pas : 'Ce n'est pas à moi d'en décider'. Elle ne dit rien. Donc, il faut vraiment que l'Arcom qui est indépendante réagisse maintenant à ce genre de propos".
L'éditorialiste a tenté une analyse politique de la situation : "Peut-être que derrière se profile un mécano-industriel. Si on retire des fréquences à un groupe, c'est pour les attribuer à d'autres groupes. Je rappelle que la remise en discussion des fréquences, c'est pour 2025, pour C8 et CNews. On sera à deux ans de l'élection présidentielle". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Un autre politique a également réagi et pas n'importe lequel. Le sénateur LR des Hauts-de-Seine, Roger Karoutchi, vice-président du palais du Luxembourg, a écrit sur Twitter : "Pour évaluer la liberté d'expression, de création, dans les médias audiovisuels, il y a une autorité indépendante qui est l'Arcom. Le ministère de la Culture n'est pas habilité à jouer ce rôle, et il ne doit pas le jouer si l'on ne veut pas de soupçon de politisation".