Indéboulonnable Eric Zemmour. Le chroniqueur de RTL était bien à l'antenne ce matin, malgré l'ouverture d'une enquête pour "apologie du terrorisme" après son interview dans le magazine Causeur. Lundi, un doute subsistait quant à son retour sur les ondes mais la station de la rue Bayard a décidé de le maintenir.
Ce matin, Yves Calvi a néanmoins contextualisé sa présence : "Je précise que ce rendez-vous porte aujourd'hui particulièrement bien son nom - On n'est pas forcément d'accord, vous avez récemment tenu des propos controversés sur les djihadistes qui commettent des attentats, je me fais donc le porte-parole de la direction et de la rédaction RTL qui ont été consternés par ces déclarations extrêmement choquantes, en particulier pour les familles des victimes. Nous n'y reviendrons pas, vous avez eu l'occasion de vous en expliquer samedi à la télévision. Mais je me devais de le dire à nos auditeurs". Eric Zemmour a ensuite enchaîné, sans réagir, sur les hésitations de François Hollande à recevoir Vladimir Poutine en France.
"Moi, je prends l'islam au sérieux, je ne le méprise pas ! Je ne pense pas que les djihadistes soient des abrutis ou des fous. (...) Et je respecte des gens qui meurent pour ce en quoi ils croient - ce dont nous ne sommes plus capables", avait-il lâché la semaine dernière dans les colonnes du magazine Causeur. Sur BFMTV vendredi, Eric Zemmour a consenti "des regrets", sans pour autant s'excuser. "Respect, ça ne veut pas dire approbation, ni estime, a-t-il expliqué. Je ne respecte pas des gens qui tuent des enfants et des femmes".
Ces propos ont déclenché une vive polémique et l'ouverture d'une enquête pour "apologie du terrorisme". Les rédactions de RTL et du Figaro dans lesquelles il travaille se sont aussi désolidarisées de ses propos. "Si ces propos n'ont pas été tenus sur RTL, la SDJ se sent pourtant concernée au premier chef", a-t-elle réagi, précisant que "sans appartenir à la rédaction, Eric Zemmour est chroniqueur sur l'antenne depuis plusieurs années, il est souvent perçu à l'extérieur comme un 'journaliste' ou un 'éditorialiste' de cette radio". La SDJ de la radio rappelait vendredi qu'elle avait fait part à sa direction "à maintes reprises" de son "malaise" quant aux chroniques du journaliste ou à ses prises de position dans d'autres médias.
Ce n'est pas la première fois que les propos d'Eric Zemmour à l'extérieur menacent sa présence dans un média où il officie. En décembre 2014, Céline Pigalle, directrice de la rédaction d'iTELE, mettait fin à l'émission "Ca se dispute". En cause, des propos contre les musulmans tenus dans un journal italien, le "Corriere della Sera". A l'époque, RTL avait aussi décidé de le maintenir sur son antenne, au nom du "pluralisme des opinions exprimées". Un an plus tard, il était condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 3.000 euros d'amende pour provocation à la haine envers les musulmans.