Depuis sa défaite à la dernière présidentielle, Nicolas Sarkozy est face à un dilemme. Son statut d'ancien Chef de l'Etat et une stratégie bien comprise de "diète médiatique" l'obligent à se tenir éloigné des médias traditionnels. Mais il semble avoir trouvé la parade avec Facebook. Depuis quelques mois, Nicolas Sarkozy réserve ainsi ses réactions publiques au célèbre réseau social.
En mars dernier, lors de sa mise en examen pour abus de faiblesse dans le cadre de l'affaire Bettencourt, il avait testé pour la première fois cette stratégie de communication. Celui que tous disaient "ulcéré" par cette décision avait alors soigneusement évité les médias traditionnels, préférant envoyer au front médiatique ses principaux soutiens. Mais quatre jours plus tard, l'ex-président de la République était finalement sorti de sa réserve en publiant sur sa page Facebook un court message à l'attention de ses 181.000 abonnés. Un billet très personnel, signé sobrement "NS", où il remerciait à plusieurs reprises ses supporters et prévenait qu'il consacrerait toute son énergie "à démontrer (sa) probité et (son) honnêteté".
La même stratégie de communication semble aujourd'hui à l'oeuvre. Hier, le Conseil Constitutionnel invalidait ses comptes de campagnes pour la présidentielle 2012. Mis à part un communiqué de son équipe de presse annonçant sa mise en retrait de l'institution dont il est membre de droit, Nicolas Sarkozy s'est tenu une nouvelle fois éloigné des médias traditionnels. Hier et ce matin, à la télévision comme à la radio, ce sont ses proches qui se sont succédés pour le défendre, à l'image d'Henri Guaino. La primeur de sa réaction, Nicolas Sarkozy l'a de nouveau reservé à sa page Facebook.
Dans un long message publié aux alentours de 10h30, il a dénoncé clairement la partialité de la décision des Sages. "Un principe nouveau a donc été mis en oeuvre : pour un dépassement, que nous avons contesté, de 400.000 euros soit 2,1 % du compte de campagne s'applique une sanction de 100% soit 11 millions d'euros". Et l'ancien président de rappeler que "toutes les formations politiques ont été remboursées par l'Etat à l'exception de l'UMP". "Cette situation inédite sous la Vème République met en péril la formation qui doit préparer l'alternance tellement nécessaire au socialisme", estime-t-il. Nicolas Sarkozy a conclu son billet en en appelant à ses supporters et au peuple : "Au-delà de la seule UMP, cet état de fait doit concerner tous ceux qui sont attachés au pluralisme. Je dois assumer mes responsabilités en m'engageant pour la garantie d'une expression démocratique libre dans notre pays. Je vous demande de m'aider en vous mobilisant, comme je vais le faire, à cette fin".
Facebook s'impose désormais comme un élément incontournable de sa stratégie médiatique. Le réseau social, très populaire, permet de toucher le plus grand nombre tout en lui assurant une très large reprise de ses propos par les médias traditionnels. Facebook offre aussi l'avantage non négligeable d'un contrôle absolu sur le message délivré, qui n'est plus parasité par les relances des journalistes. Enfin, Facebook permet à l'ex-président de préserver virtuellement sa stratégie de "diète médiatique".