"Insupportable". C'est la première réaction de Marine Le Pen après la publication ce matin, dans "Closer", de photos de Florian Philippot, le numéro 2 du FN, avec un homme présenté comme son compagnon. Dans une interview qui sera diffusée demain sur Europe 1, et dont la station vient de dévoiler un extrait, la dirigeante du parti d'extrême droite a vivement dénoncé la démarche du magazine people. "Ce type de comportement est insupportable. Je suis assez tranquille pour le dire. Je le dis quand ça touche Florian Philippot, je le dis quand c'est le président de la République. La vie privée, c'est sacré", a déclaré Marine Le Pen.
La présidente du Front National, qui avait été elle-même paparazzée dans "Closer" en mai dernier, a appelé à un durcissement des sanctions contre les journaux qui violent la vie privée. Elle a même dénoncé le laxisme des magistrats en la matière. "Tout ça c'est de la faute des magistrats. Les magistrats qui sont saisis des procédures pour violation de la vie privée condamnent les journaux à des sommes qui sont dérisoires. Que les choses soient claires : à partir du moment où ils vendent je ne sais combien de dizaines de milliers d'exemplaires supplémentaires en violant la vie privée des uns ou des autres, et qu'ils sont condamnés à quelques euros par la justice, alors ils continueront à le faire parce que c'est rentable ! (...) C'est la rentabilité qui, exclusivement, permet à ces journaux ce genre de violation. Si ce n'était plus rentable de le faire, croyez-moi, il ne le ferait plus", a-t-elle dénoncé.
"Closer" a été condamnée à verser seulement 15.000 euros de dommages et intérêts à Julie Gayet après sa Une de janvier qui révélait sa relation avec François Hollande. Un numéro qui s'était écoulé à 610.000 exemplaires.
Marine Le Pen s'est également exprimée sur le fond de la jurisprudence sur l'outing des dirigeants politiques. En décembre 2013, la cour d'appel de Paris avait refusé d'interdire la sortie d'un livre révélant l'homosexualité de Steeve Briois, le maire FN d'Hénin-Beaumont. Les juges avaient alors estimé que l'homosexualité des "personnes politiques de premier plan" était une information qui prévalait sur le vie privée et pouvait justifier un article de presse. "L'évocation de l'homosexualité de Steeve Briois (...) est de nature à apporter une contribution à un débat d'intérêt général", avait estimé la Justice.
Une vision que ne partage pas Marine Le Pen. "Quand la justice dit : 'quelqu'un qui a une responsabilité publique doit admettre que sa vie privée soit étalée dans les journaux', cette justice se fourvoie", a expliqué la présidente du Front National.
> "Closer" : Florian Philippot paparazzé avec un homme en Une du magazine people
> Photos de Florian Philippot : "Closer" franchit un nouveau pas dans "l'outing" des politiques
> Laurence Pieau ("Closer") : "Il n'y a plus de différence entre couple hétéro et couple homo"