Le CSA a tranché, et il n'a rien trouvé à redire. Samedi dernier, Laurent Ruquier a évoqué pour la première fois ses regrets d'avoir embauché Eric Zemmour et de lui avoir donné la parole pendant cinq ans dans "On n'est pas couché". "Je regrette car je me rends compte que j'ai participé à la banalisation de ces idées-là. (...) Pendant cinq ans, ses thèses ont été (entendues, ndlr) tous les samedis soirs", a ainsi avoué l'animateur de France 2 et RTL, qui a profité de l'émission pour commenter des dérapages sur les réseaux sociaux de candidats du Front National aux élections départementales.
Sans surprise, cette mise en avant n'a pas plu à Marine Le Pen. En début de semaine, la présidente du Front National a ainsi publié une lettre ouverte au CSA sur le site du parti. Dénonçant "un festival de diffamations et d'injures contre le Front national", la fille de Jean-Marie Le Pen a demandé aux Sages de "rappeler aux directeurs de chaînes de télévision, spécialement à celles du service public, qu'au moins pendant le temps officiel d'une campagne électorale, ils doivent tenter de montrer le visage de l'équilibre et de l'impartialité".
Particulièrement réactif, le CSA a étudié la question lors de l'assemblée plénière de mercredi, et vient de publier sa décision. Et il estime que France 2 n'a pas failli. "Le Conseil n'a pas relevé que les propos tenus ou cités à cette occasion par l'animateur de l'émission ou les invités présents sur le plateau avaient conduit à ce qu'il soit dérogé à ces obligations", explique le CSA, qui a visiblement pris contact avec la leader du Front national. "Le Conseil a indiqué à Mme Le Pen que si elle estimait que les propos tenus au cours de l'émission comportaient un caractère injurieux ou diffamatoire à l'encontre du Front National, il lui appartenait de saisir la juridiction judiciaire", peut-on ainsi lire dans la décision du CSA.