Ebranlé par le scandale des écoutes téléphoniques qui a secoué le monde politico-médiatique britannique en juillet 2011, le groupe de presse News Corporation traverse une séquence difficile. Après la disparition du titre News of the World, le magnat de la presse Rupert Murdoch tente tant bien que mal d'affronter la crise et a notamment annoncé la scission du groupe en deux entités distinctes, l'une consacrée à la presse et à l'édition, et l'autre à l'audiovisuel et au cinéma. Mais ces mesures ne semblent pas rassurer ses actionnaires, à l'instar de l'Eglise anglicane britannique qui a décidé de se désengager.
Propriétaire de trois organismes d'investissements, qui détiennent près de 8 milliards de livres d'actifs, l'Eglise anglicaine a ainsi révélé avoir vendu pour 1,9 millions de livres ses actions dans le groupe News Corp. En cause : les faibles engagements pris par le groupe pour réformer son mode de gouvernance. "L'Eglise anglicane a fait part de ses préoccupations au conseil d'administration de News Corporation à la suite des allégations d'écoutes téléphoniques qui ont émergé en juillet 2011", indique un communiqué de l'Eglise. "Après un an de dialogue entre le groupe et EIAG (comité éthique sur les investissements de l'Eglise), l'Eglise anglicane n'est pas convaincue que le groupe News Corporation ait montré, ou soit prêt à montrer dans un futur proche, son engagement à mener à terme les réformes de gouvernance nécessaires", poursuit le communiqué.
Un an après l'arrêt de News of the World, le groupe de Rupert Murdoch est depuis quelques mois touché par un nouveau scandale. Plus de quarante journalistes du tabloïd The Sun ont en effet été entendus par les autorités pour des affaires de corruption. Un journaliste et un policier ont d'ailleurs été interpellés aujourd'hui. Ces nouvelles arrestations interviennent alors que Rupert Murdoch a annoncé fin juillet qu'il démissionnait de ses fonctions de direction notamment au sein de la filiale News International, qui édite les journaux britanniques The Sun, The Times et The Sunday Times. Si un porte-parole du groupe a tenté de minimiser la portée de cette démission, certains analystes estiment toutefois qu'elle pourrait être le signe annonciateur d'une éventuelle cession des titres britanniques de News Corp.