Un pot de départ par jour. C'est ce que vivent depuis plusieurs semaines les salariés de "Libération". Suite à la reprise douloureuse du quotidien par Bruno Ledoux et Patrick Drahi, une clause de cession a été ouverte. Comme dans tous les titres de presse, en cas de changement d'actionnaire, les journalistes peuvent automatiquement quitter leur titre avec des conditions salariales avantageuses (un mois de salaire par année d'ancienneté).
Profitant de ces conditions favorables, plusieurs des plumes historiques de "Libé" ont décidé de quitter ce journal en pleine restructuration. D'après "Le Monde", une vingtaine de journalistes sont déjà partis du quotidien. Parmi eux des piliers de la rédaction comme Gérard Lefort, Bayon ou Pierre Marcelle, selon "Télérama". La clause de cession restant ouverte jusqu'au 30 novembre, d'autres départs pourraient encore avoir lieu dans les prochaines semaines.
La direction de "Libé" négocie actuellement un plan de restructuration qui prévoit la suppression de 93 postes. Elle souhaite également mettre en place une "clause de non-dénigrement", qui interdirait aux journalistes de critiquer les évolutions du journal ou leurs dirigeants, comme ils ont pu le faire dans la rubrique "Nous sommes un journal".
Johan Hufnagel, le nouveau "numéro 1 bis" du journal, doit dévoiler les détails de son ambitieux projet numérique, dans lequel le web a la priorité sur le papier. Celui-ci est très attendu notamment par les jeunes journalistes du titre, où une nouvelle génération est en train de s'imposer.