Lundi, les salariés de "Libération" ont appris, abattus, que leur nouvelle direction prévoyait de supprimer 93 postes au sein de journal. Avec ce plan très dur, les nouveaux actionnaires du quotidien espèrent remettre à flot les finances d'un quotidien lourdement déficitaire. Les 250 salariés de "Libération" se sont agacés d'apprendre qu'ils devraient désormais remplir une "clause de non-dénigrement", qui leur interdirait de critiquer les évolutions du journal ou leurs dirigeants, comme ils ont pu le faire dans la rubrique "nous sommes un journal".
Trois jours après ce coup de massue, les salariés de "Libé" veulent exprimer leur colère et leur doute quant à ce projet de relance. Cette après-midi lors d'une Assemblée générale, ils ont ainsi voté pour qu'un texte soit publié dans le quotidien de demain, a indiqué "Le Monde". "Ce texte fera part de leur abattement, de leurs doutes sur la viabilité du projet économique de la direction et de leur refus de la remise à plat de tous les contrats de travail des salariés", écrivent nos confrères.
Les salariés auraient menacé de faire grève si la publication de leur texte était refusée. Le texte est prêt mais la direction ne souherait pas le publier. Ce week-end, sur France 5, Laurent Joffrin a estimé qu'il était normal que les journalistes puissent s'exprimer dans les colonnes de leur journal mais a estimé que la rubrique "nous sommes un journal" avait duré un peu trop longtemps.