Ils ont de l'appétit et ils le font savoir. Hier, Mediawan, le fonds d'investissement dans les médias créé en avril 2016 par Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Pierre-Antoine Capton, présentait ses premiers résultats financiers. L'occasion pour les trois hommes d'affaires de faire un premier point d'étape après une année marquée par de nombreuses acquisitions, de AB Groupe à une large partie de l'activité télé d'EuropaCorp, la société de production de Luc Besson en passant par une prise de participation majoritaire dans Makever, prolifique producteur de fictions françaises.
Interrogés par nos confrères des "Echos", le triumvirat dresse un bilan plutôt flatteur de la première année de son fonds d'investissement. Xavier Niel évoque des "résultats financiers solides et de la croissance rentable" tandis que Pierre-Antoine Capton rappelle que 370 millions d'euros d'acquisitions ont été réalisés par Mediawan, se félicitant que celui-ci soit devenu en un an "leader européen dans l'animation et premier producteur de fiction en France en nombre d'heures".
Concernant les perspectives pour l'année à venir, Pierre-Antoine Capton explique que Mediawan ne doit plus seulement être un "véhicule d'investissement" mais devenir une société intégrée de médias. "Cela passera par des synergies entre les différentes acquisitions dans la distribution mais aussi dans le marketing, la communication et l'internationalisation" annonce-t-il, disant vouloir doter Mediawan d'une "force de frappe plus importante". À propos de l'internationalisation, Matthieu Pigasse assure d'ailleurs que Mediawan a l'intention de "multiplier les partenariats commerciaux en Asie et aux États-Unis et continuer à faire des acquisitions en Europe".
Alors que Mediawan revendiquait l'an dernier une force de frappe de 1,5 milliard d'euros, Matthieu Pigasse jure que le fonds d'investissement n'a "pas de limite". "En 2018-2019, on va frapper encore plus fort" promet-il, assurant ne pas raisonner en termes de taille. "On a la capacité de faire des acquisitions très significatives, de plusieurs centaines de millions d'euros" prévient-il. "On est pragmatique et on regarde toutes les opportunités. Mais pour aller plus loin, il faut que l'acquisition fasse sens" poursuit-il, assurant que ce ne serait aujourd'hui pas le cas d'EuropaCorp et Molotov, deux entités sur lesquelles Mediawan aurait des velléités.