L'État vient en aide à une filière fragile. Alors que la France se remettait doucement de son premier confinement à la mi-2020, le gouvernement a annoncé en septembre un plan national de relance et résilience (PNRR). Une partie des fonds dégagés par le gouvernement, 42 millions d'euros plus précisément, ont été affectés au Fonds stratégique pour le développement de la presse (FSDP). Mardi 04 avril 2023, "La lettre A" a révélé comment l'enveloppe a été distribuée, mettant en lumière l'arrivée d'une partie conséquente de ces fonds dans le giron de médias détenus par des milliardaires.
Dans le détail, les journaux contrôlés par Xavier Niel, ont touché 6,43 millions d'euros. "Le Monde" (dont il détient 43%) a reçu 958.137 euros, "Télérama" / "L'obs" ont reçu 732.789 euros, "Courrier international", a reçu 335.398 euros, "Le Huffington Post" a reçu 51.375 euros, "France-Antilles" a reçu à lui seul 4,2 millions.
La lettre professionnelle pointe ensuite du doigt les sommes perçues par les journaux "Le Parisien" et "Les Échos", dans le portefeuille de Bernard Arnault, 1,8 million d'euros sont l'essentiel, 1,6 million, ont été perçus par le quotidien d'Île-de-France.
Le média note que certaines aides du FSDP ont servi à financer des projets collectifs. Ainsi, l'enveloppe de 4,2 millions d'euro attribué à "France-Antilles" sert à financer 60% du coût d'un investissement pour une imprimerie numérique en Martinique. Une centrale qui permettra aussi de tirer "Le Figaro", "L'Équipe", "Le Monde"... Trois millions d'euros ont aussi été versés à BnF-Partenariats, une filiale de la Bibliothèque nationale de France. Elle a pour mission de numériser plusieurs journaux et d'en tirer une plateforme d'archives.
Le 14 décembre les ministres de l'Économie et de la Culture ont annoncé une autre aide, de 30 millions d'euros cette fois-ci, destinée aux éditeurs de presse. Le plus, soutenir la filière touchée par l'augmentation de certains de ses coûts de production, notamment la flambée du prix du papier dont le prix d'achat à la tonne a doublé en quelques mois. "Cette augmentation remet en cause la capacité de la presse à remplir sa mission essentielle d'information du public qui contribue à l'objectif à valeur constitutionnelle de pluralisme", expliquait le communiqué des autorités françaises.