Fallait-il publier la liste des fraudeurs fiscaux dans le cadre des révélations SwissLeaks ? La révélation du nom de Gad Elmaleh (qui a régularisé sa situation depuis plusieurs années) fait débat. "Le Petit Journal" a ironisé lundi sur ce coup de com' du quotidien et hier soir, Pierre Bergé, actionnaire du Monde, a accusé le duo de journalistes à l'origine des révélations, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, "d'avoir jeté en pâture des noms".
"Ce sont des méthodes que je réprouve totalement et qui n'ont aucune justification", s'est-il insurgé sur RTL, se disant "en colère", "triste", et "déçu". Laurent Joffrin, patron du quotidien concurrent "Libération", ne partage visiblement pas le point de vue de Pierre Bergé et l'a fait savoir sur Twitter, assurant que les actionnaires de son journal "ne se seraient jamais permis ce que viennent de faire ceux du Monde en désavouant leur rédaction".
La réaction du journal "Le Monde" n'a pas tardé, par la voix de Gilles van Kote, directeur du quotidien, qui a ironisé sur "le soutien confraternel" de Laurent Joffrin :
Un peu plus tôt dans la journée, Lhomme et Davet avaient réagi aux critiques de l'un de leurs actionnaires dans une interview à "Médias le mag" (France 5). "Etre critiqués n'est pas un soucis. Etre censuré en serait un vrai et, là, on nous entendrait. Objectivement, ils peuvent critiquer, ce n'est pas un problème. L'essentiel c'est qu'on puisse publier nos papiers, ont-il expliqué. En France, à partir du moment où on touche à l'argent, à l'argent dissimulé, ça créé forcement des problèmes. On assume, et il n'y a aucun problème". Les deux journalistes jugent "absurde" qu'on compare leurs articles à de la "délation".