"Le Petit Journal" y reviendra longuement ce soir, images à l'appui. En attendant, Yann Barthès était invité au micro de Léa Salamé ce matin sur France Inter pour raconter l'agression dont ses journalistes ont été victimes, vendredi 1er mai, lors du traditionnel défilé du Front National à Paris. "Ils n'ont pas été acceptés dans la tribune presse, ils sont restés avec les militants autour de la scène sur la place de l'Opéra, ils se sont rendus autour du carré VIP pour regarder le vieux FN avec Bruno Gollnisch et le nouveau FN, avec Florian Philippot", explique l'animateur de Canal+.
C'est "le vieux FN" qui a trouvé le micro et la caméra du "Petit Journal" un peu trop intrusifs. Sur des images filmées par BFMTV, on peut voir Bruno Gollnisch tenter de s'emparer d'une perche de micro de l'équipe de l'émission. Après avoir asséné un coup de parapluie, il leur reproche d'avoir tenté d'enregistrer ses propos sans son consentement.
"Notre perche ne mesure pas 15 mètres mais 2,5 mètres, comme toutes les perches", se défend Barthès. Le service d'ordre du FN, souvent critiqué pour sa violence, aurait même tenté d'apaiser les tensions en "demandant à Gollnisch de se calmer", assure l'animateur. Puis il a tenté une exfiltration de l'équipe de Canal+. C'est à ce moment précis que la situation a dégénéré.
"Sur les 30 mètres qui séparent le carré VIP du cordon de sécurité de CRS, mon équipe a été tabassée par des militants FN !", explique Barthès. Selon lui, "les militants ne savaient pas que c'était une équipe du PJ, qui n'avait pas son micro visible". En clair, ce sont les journalistes dans leur ensemble qui étaient visés. Même si ceux de Canal+ vont "beaucoup mieux" ce matin après quelques courbatures, Yann Barthès assure que la violence de cette agression est une première "en 10 ans de Petit Journal".
Invité samedi de Christophe Hondelatte sur BFMTV, Bruno Gollnisch s'est expliqué sur cet incident. "Ce sont des gens qui utilisent des moyens que la déontologie la plus élémentaire, la morale, la loi, les recommandations du Conseil de l'audiovisuel réprouvent", a dénoncé le cadre du Front national. Avant de revenir sur l'incident de vendredi : "Ils se promènent avec un micro directionnel, spécial pour capter des chuchotements, pour capter des conversations privées. Nous avons supporté ça, j'ai supporté ça pendant un quart d'heure, une demi-heure, 20 minutes. Et après, avec le parapluie d'un de mes collègues, j'ai croché le micro et j'ai cassé le micro". Samedi, Anne-Sophie Lapix a annoncé qu'une équipe de "C à vous" avait également été agressée en marge du défilé du FN. Les images seront aussi diffusées ce soir.