Courtoise avec les Français invités de "Parole de Candidat" sur TF1 lundi soir, Marine Le Pen l'a été un peu moins lorsqu'elle s'est retrouvée face à Michel Field. Interrogée sur son récent voyage polémique à Vienne, elle prend la mouche et s'emporte vivement contre lui. Le journaliste l'interroge d'abord sur son père, un sujet sensible : "Quand Jean-Marie Le Pen vous contredit sur les retraites, quand il cite le collaborationniste Brasillach, quand il fait une plaisanterie douteuse sur votre blal à Vienne où vous avez rencontré le gratin des nostalgiques du troisième Reich, je me dis est-ce que vraiment il a envie de votre succès ou il est peut-être jaloux du succès de sa fille ?". Marine Le Pen ironise d'emblée : "Il vous manque parce que vous avez fait mai 68 avec lui peut-être non ?". Puis Michel Field insiste sur sa récente citation de Brasillach. La présidente du FN cite alors d'autres auteurs pour se justifier, "puisque vous êtes un fin lettré".
"Citer un auteur collaborationniste, cela ne vous gêne pas. Donc vous n'êtes pas si différente que votre papa finalement. Malgré le ripolinage du Front National" attaque Field. "Pourquoi vous vous donnez ce style ? rétorque Le Pen fille. Parce qu'on est sur TF1 ? Parce que vous ne faites jamais ça, Monsieur Field". Qui enchaîne sur sa présence très contestée au bal de Vienne il y a quelques semaines. Marine Le Pen s'agace quand le journaliste lui donne la liste de tous les participants.
"Vous savez que le monsieur avec qui vous avez dansé une valse est membre d'une corportation dont l'accès est interdit aux femmes et aux juifs ? La prochaine fois, vérifiez avec qui vous dansez la valse !" l'interpelle le journaliste. "Vous racontez n'importe quoi" assène la présidente du FN, le ton monte. "Je vous mets au défi de contredire les informations que j'ai données" lui oppose Field. Puis la présidente du FN tacle : "En Autriche comme en France, on subit des gens comme vous, des types d'extrême gauche qui depuis des années considèrent tous ceux qui ne sont pas d'accord avec eux sont des fascistes et des nazis".
Les échanges musclés sur les plateaux de télévision deviennent un passage obligé pour la président du FN. Déjà, lors de son passage à "Des Paroles et des actes" sur France 2, elle avait refusé de débattre avec Jean-Luc Mélenchon. En radio aussi, Marine Le Pen s'écharpe régulièrement avec les journalistes de France Inter, dont elle moque régulièrement l'impartialité. Pour l'émission qui lui a été consacée hier soir, sa direction de campagne avait notamment réussi à mettre à l'écart un panéliste trop proche des idées de la gauche. Sa présence a néanmoins offert à l'émission son record d'audience lundi soir, avec 4,7 millions de téléspectateurs.