Karim Rissouli n'a pas l'intention de monopoliser l'antenne de France 5. Alors qu'il vient de lancer "En terres opposées", le journaliste de 42 ans s'est séparé de "La fabrique du mensonge". Le prochain numéro du magazine de documentaires consacré à la plateforme chinoise TikTok sera lancé et suivi d'un débat animé par Thomas Snégaroff, à qui le journaliste avait déjà confié "C Politique". Au cours d'une interview à puremedias.com celui qui anime trois soirs par semaine "C ce soir" sur la cinq revient sur les raisons de sa prise de recul par rapport à ce rendez-vous qu'il incarnait depuis son lancement en 2019.
"Ça commençait à devenir un peu trop et ça devenait presque un peu ridicule", développe l'animateur. Être à la fois le visage de "C ce soir", "En terres opposées", "En société" et "La fabrique du mensonge" rendait ses attributions "presque plus lisibles", estime-t-il. "Pour bien faire son travail, il faut réussir à passer la main. Il faut essayer de ne pas tout garder pour soi" Si certains animateurs s'accrochent coûte que coûte à leurs programmes, Karim Rissouli assure que ce ne sera jamais son cas. C'est pour cette raison qu'il laisse la main un fois par semaine à Camille Diao dans "C ce soir" depuis septembre, tout comme il avait remis les clés de "C Politique" à Thomas Snégaroff après six ans à la tête du programme.
Pour "La fabrique du mensonge", il assure que c'est sa conviction que le programme a encore un long chemin à faire qu'il l'encourage à passer la main. Il rassure pour autant qu'il n'est pas près de se retirer de "C ce soir". "Je trouve qu'on a une place à part dans les émissions de débat et je ne la lâcherai pour rien au monde. C'est une émission dans laquelle je met beaucoup de coeur", insiste-t-il. Si le rythme quotidien et les enregistrements en direct peuvent parfois être lourds à porter, il sait qu'il peut compter sur Camille Diao, désormais rompue à l'exercice d'animer le débat en solo. Elle est aussi son joker lorsqu'il est mobilisé par une autre émission. "Quand je pars tournage, Camille me remplace. Je sais que je peux lui faire confiance."
Avec désormais dix numéros du magazine "En société" à son actif, il espère aussi pouvoir poursuivre cette nouvelle émission dominicale encore longtemps. "Je vais essayer de tenir tout ça mais ce qui m'intéresse c'est de réussir créer des programmes", confie Karim Rissouli. C'est le pari qu'il s'est lancé en imaginant "En terres opposées" dont le premier numéro a été diffusé lundi 20 novembre 2023. Le premier numéro consacré aux modes d'actions écologistes n'a convaincu que 337.000 téléspectateurs, soit 1,6% du public et 1,2% des FRDA-50. Avec des idées de numéros consacrés à l'immigration ou aux ultra-riches, il espère retenter l'expérience rapidement.
Mais si France Télévisions freine ce projet en raison des audiences décevantes, cela freinera pas le journaliste à tenter d'autres choses. "La vie est trop courte, il faut tenter des choses, se dire que ce n'est pas parce qu'on fait des émissions de débat sérieux que la forme doit être forcément traditionnelle".