Elle ne regrette rien. En promotion actuellement pour la parution de son livre "Libertés sans expression", Christine Kelly a accordé une interview au quotidien "L'opinion". L'occasion pour elle de faire le point sur son parcours télévisuel et notamment sur son poste de présentatrice de "Face à l'info" sur CNews, émission où elle officie chaque soir depuis près de trois ans. Une émission qui, jusqu'à la rentrée dernière, accueillait en chroniqueur principal Eric Zemmour, dont les propos ont régulièrement créé la polémique, notamment sur les mineurs isolés.
En octobre 2020, il avait estimé face à Christine Kelly que les mineurs isolés en France sont des "voleurs", des "assassins" et des "violeurs" avant de reconnaître un peu plus tard dans la même émission qu'il était difficile de faire une généralité mais que "la responsabilité de la France et du gouvernement c'est de ne pas prendre le risque". Ces propos ont valu à l'ancien candidat à l'élection présidentielle d'être condamné à 10.000 euros d'amende en début d'année pour provocation à la haine raciale. Une condamnation dont il a fait appel.
De son côté, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (désormais ARCOM) avait infligé une amende de 200.000 euros à CNews, estimant que la chaîne avait failli à ses obligations. Le gendarme de l'audiovisuel avait également déploré concernant Christine Kelly que "la maîtrise de l'antenne n'avait pas été assurée".
Avec le recul, Christine Kelly, elle, assure dans "L'opinion" avoir été dans son rôle de journaliste lors de cette fameuse séquence. "C'est lui qui a été condamné. Pourquoi me poser la question de ma responsabilité ? La séquence dure 13 minutes 30, et je lui demande à plusieurs reprises de rectifier. On ne peut pas me reprocher d'avoir laissé passer ses propos", souligne-t-elle. "J'ai réussi à le tempérer, sans crier, sans hurler". Et la journaliste de CNews d'enfoncer le clou : "Ça a été la plus belle séquence de ma vie télévisuelle, contrairement à ce que l'on voudrait démontrer".
Pour Christine Kelly, "on a utilisé cette émission pour me faire un procès en illégitimité. C'est bien la preuve qu'on est dans un monde d'inversion de valeurs". Enfin, celle qui confie faire sa prière avant chaque émission assure qu'elle est en bonne voie pour rempiler pour une quatrième saison à la tête de "Face à l'info".