Vincent Bolloré, invité inattendu de "C médiatique" sur France 5. Dimanche après-midi, l'émission médias présentée par Mélanie Taravant s'intéressait aux archives photos de "Paris Match" avec un sujet tourné pour la première fois au sein de ce prestigieux service. Mais à la fin de ce reportage, les équipes de l'émission ont interrogé Caroline Mangez, directrice de la rédaction de l'hebdomadaire, sur la polémique de l'été dernier : la Une consacrée au cardinal Sarah, réputé pour ses positions clivantes. Une première de couverture qui avait provoqué la colère de la société des journalistes de "Paris Match" et entraîné la démission du rédacteur en chef Bruno Jeudysur fond de désaccord éditorial.
Juste avant la rentrée, la rédaction avait voté une motion de défiance contre la direction, s'inquiétant pour l'indépendance et pour l'avenir de l'hebdo du jeudi, "dans le contexte de la prise de contrôle du groupe Lagardère, propriétaire de 'Paris Match', par le groupe Vivendi et son actionnaire de référence, le groupe Bolloré". Le dernier rebondissement en date avait été la nomination de Laurence Ferrari, figure de proue de CNews et d'Europe 1, propriétés de Vincent Bolloré, au poste de cheffe du service politique de "Match".
Concernant la Une du cardinal Sarah, la journaliste de "C médiatique" a donc interrogé Caroline Mangez, directrice de la rédaction : "Faut-il y voir la main du nouvel actionnaire", en l'occurrence Vincent Bolloré ? "Je ne vois pas le rapport entre le sujet archives et le cardinal Sarah. Mais parlons-en...", a répondu, visiblement agacée, la responsable. "Ma nature n'est pas de craindre les choses", a-t-elle botté en touche face à la perspective d'avoir potentiellement moins de liberté éditoriale avec le nouvel actionnaire.
En plateau, outre Caroline Mangez, étaient présents le directeur général de la rédaction de "Paris Match", Patrick Mahé, ainsi que le photographe Pascal Rostain. Et Mélanie Taravant a vite remis le sujet du cardinal Sarah sur la table. "Vous avez l'air agacée", n'a pas pu s'empêcher de pointer la présentatrice en s'adressant à Caroline Mangez. "Je ne suis pas du tout agacée. Mais quand vous venez nous voir, vous nous dites, on va faire un grand sujet sur vos archives. Donc je ne vois pas le rapport entre nos archives et le cardinal Sarah. C'est un autre sujet... Si le sujet de votre émission, c'est Bolloré, on peut en parler...", a répondu la directrice de la rédaction sur la défensive.
Patrick Mahé a déploré de son côté, évoquant une "fixette" concernant la fameuse Une : "L'émission n'est pas si longue. Hors, vous faites déjà cinq minutes sur la question". "Nous, nos comptes sont à rendre à nos lecteurs", a-t-il conclu.
Dernier acte avec la chronique de Raphaëlle Baillot, qui est revenue sur les relations tendues entre "Paris Match" et Emmanuel Macron. Citant un papier de "L'Obs", elle a avancé une hypothèse : "Cette diète de deux ans coïncide avec la montée en puissance de Bolloré, ennemi farouche du président de la République". "C'est obsessionnel chez vous, Bolloré", a commenté Patrick Mahé, sourire en coin, dans une ambiance un peu plus détendue. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.