C'est visiblement la question incontournable du moment pour les intervieweurs politiques : le journaliste et militant de La France insoumise Taha Bouhafs peut-il être investi par son parti pour les législatives alors qu'il a été condamné pour délit d'injure publique en raison de l'origine ? Cette question, Elizabeth Martichoux l'a posée à Adrien Quatennens ce mardi sur LCI.
"J'espère que je ne serai pas traitée de hyène pour vous avoir posé une question sur Taha Bouhafs", a débuté la journaliste, en faisant référence à l'intervention tendue d'Alexis Corbière vendredi dernier sur Europe 1. Elle a également fait le lien avec la gêne affichée par Adrien Quatennens sur BFMTV il y a pile une semaine lorsqu'il avait affirmé à Apolline de Malherbe ne pas connaître le dossier "dans le détail". "Est-ce-que vous vous êtes renseigné depuis ?", s'est demandée la journaliste de LCI, qui a reçu une réponse affirmative.
"Il avait fait un tweet regrettable où il avait qualifiée une policière (Linda Kebab, ndlr) d'"arabe de service", a résumé le député, qui a souligné que pendant la campagne présidentielle Yannick Jadot avait qualifié Eric Zemmour de "juif de service". Une façon de montrer que le journaliste et militant au centre de toutes les attentions médiatiques n'a pas le monopole de l'invective.
"Il a fait appel", a tenté de poursuivre Adrien Quatennens, pressé d'interrogations par Elizabeth Martichoux. "Vous faites le procès de Taha Bouhafs, on ne peut pas discuter. Laissez-moi vous répondre !". Et d'insister : "Taha Bouhafs n'est pas raciste. Taha Bouhafs est un militant des quartiers populaires dont peut-être la forme et l'expression ne plaît pas à certaines belles personnes".
"Laissez-moi poser des questions ! Ne renversez pas la charge !", s'est agacée Elizabeth Martichoux. "Jean-Luc Mélenchon a toujours été à juste titre droit debout sur l'inéligibilité nécessaire pour toute personne dans le personnel politique qui serait condamnée", a rappelé l'intervieweuse.
La suite de l'échange a tourné au dialogue de sourds entre les deux parties. "Ca ne vous gêne pas qu'il insulte les policiers...". "Ca vous gêne que je vous réponde ?", a rétorqué Adrien Quatennens, qui a dénoncé une "cabale" montée contre Taha Bouhafs. "Il a été à plusieurs reprises un lanceur d'alerte et sa parole gêne beaucoup", a observé le pilier de La France insoumise. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.