Des médias triés sur le volet. Ce n'est un secret pour personne, les équipes du FN choisissent les journalistes qui peuvent suivre Marine Le Pen pendant cette campagne présidentielle. Certaines rédactions comme Mediapart ou Quotidien n'ont pas accès à la candidate, boycottées depuis des mois. Elles ne sont pas les seules. Les sociétés de journalistes de près d'une trentaine de médias viennent de signer une pétition pour protester contre la décision du Front national de "choisir les médias autorisés à suivre Marine Le Pen" et dénonce "une entrave à la liberté" d'informer.
Parmi les signataires, les sociétés de journalistes de l'AFP, Alternatives Economiques, BFMTV, Capa, Les Echos, Le Figaro, France 2, Rédaction nationale de France 3, France 24, France Culture, France Info, France Inter, L'Humanité, Libération, Journal du Dimanche, M6, Médiapart, Le Monde, L'Obs, Le Point, Premières Lignes, Quotidien, RFI, RMC, RTL, Télérama, LaTéléLibre, TF1 , ainsi que les élus du SNJ-CGT et de la CFDT du conseil de rédaction de La Voix du Nord.
"A l'occasion de la campagne pour le second tour de l'élection présidentielle, le Front national a décidé de choisir les médias qui sont autorisés à suivre Marine Le Pen. Plusieurs titres de presse ont ainsi vu leur représentant tenu à l'écart de toute information et de toute possibilité de suivi sur le terrain de la candidate du Front national", indique le texte.
"Ainsi, après Mediapart et Quotidien', l'AFP, Radio France, RFI, France 24, Le Monde, Libération et Marianne, notamment, ont été à un moment ou à un autre victimes de ces exclusives. Il ne s'agit donc en rien d'un recours à la pratique du 'pool' de journalistes où les informations et images sont partagées", estiment les signataires. Un pool permet à une seule rédaction de déployer des moyens techniques pour tourner des images, qui sont alors redistribuées à tous les autres médias.
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"Nous protestons de la manière la plus ferme qui soit contre cette entrave à la liberté de faire notre métier et de remplir notre devoir d'informer", poursuit ce texte, en relevant qu'il "n'appartient pas à une formation politique, quelle qu'elle soit, de décider des médias habilités à exercer leur rôle démocratique dans notre société". Marine Le Pen choisit les médias qui la suivent mais aussi les journalistes qui l'interrogent. Pour le débat de l'entre-deux-tours, elle a ainsi refusé la présence d'Anne-Claire Coudray.