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Abdelkader Merah : "Paris Match" condamné pour la publication illégale de photos du procès
Publié le 8 juin 2018 à 17:15
Par Florian Guadalupe | Journaliste
Passionné de sport, de politique et des nouveaux médias, Florian Guadalupe est journaliste pour Puremédias depuis octobre 2015. Ses goûts pour le petit écran sont très divers, de "Quelle époque" à "L'heure des pros", en passant par "C ce soir", "Koh-Lanta", "L'équipe du soir" et "La France a un incroyable talent".
L'hebdomadaire a diffusé en novembre 2017 des images prises dans l'enceinte du tribunal où était jugé le frère du terroriste Mohamed Merah.
Eric Dupond-Moretti était l'avocat d'Abdelkader Merah pendant son procès. Eric Dupond-Moretti était l'avocat d'Abdelkader Merah pendant son procès.© Abaca
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L'hebdomadaire condamné pour des clichés. Ce vendredi, Claire Leost, la directrice de publication de "Paris Match", a été condamnée à 4.000 euros d'amende pour la publication des photos prises illégalement lors du procès d'Abdelkader Merah début novembre 2017. Le frère de Mohamed Merah avait été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste, mais n'a pas été reconnu coupable de complicité d'assassinats. Accusé lui aussi lors du procès, Fettah Malki avait pour sa part été condamné à 14 ans de prison.

"Paris Match" refuse de dévoiler l'identité du photographe

Quelques jours après le verdict du procès en novembre, "Paris Match" avait publié deux photos montrant sur l'une d'elles Abdelkader Merah dans son box derrière ses avocats Antoine Vey et Eric Dupont-Moretti. L'autre cliché montrait sa mère à la barre quelques jours plus tôt avec derrière elle Fettah Malki. Le jour de la publication de ces images dans l'hebdomadaire, l'avocat de Fettah Malki avait fait savoir qu'il allait intenter une action en justice contre le journal.

Ainsi, Claire Léost était poursuivie sur la base de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, qui interdit la captation et la diffusion d'images et de son lors d'une audience judiciaire. Lors du jugement, "Paris Match" a refusé de dévoiler l'identité du photographe au nom du secret des sources et le journaliste de l'hebdomadaire, présent du procès d'Abdelkader Merah, a nié les avoir prises.

"On vous brandit le devoir d'informer (...) pour vendre du papier et avoir le 'choc des photos'"

"La prévenue ne peut faire état que seule la publication du cliché d'Abdelkader Merah était de nature à permettre de comprendre son attitude 'détachée' et 'indifférente à la douleur des familles des victimes', les organes de presse pouvant rapporter parfaitement ces informations, sans le recours à un cliché pris par dissimulation", a jugé le tribunal. La procureure a ajouté : "On vous brandit le devoir d'informer, on se cache derrière de grands principes pour vendre du papier et avoir le 'choc des photos'." De son côté, Maître Marie-Christine de Percin, l'avocate de "Paris Match", avait estimé que les photos avaient eu "zéro impact" sur le procès du frère du tueur de Toulouse et Montauban.

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