"Welcome to New York" est disponible. Depuis samedi soir, 21 heures, en simultané avec la projection hors compétition au festival de Cannes, le film d'Abel Ferrara avec Gérard Depardieu et Jacqueline Bisset sur l'affaire DSK est disponible en vidéo à la demande. Objet d'une grande attente, le long métrage divise toutefois sur les réseaux sociaux mais aussi dans la presse, même si beaucoup s'accordent à applaudir la prestation de Gérard Depardieu. Et quelques heures après la sortie du film, Anne Sinclair a également donné son avis sur le long métrage.
Dans une tribune postée sur le Huffington Post, dont elle est directrice éditoriale, l'ex-épouse de Dominique Strauss-Kahn, nommée Simone Devoreaux dans le film et jouée par Jacqueline Bisset, fustige le long métrage d'Abel Ferrara. La journaliste y affiche son "dégoût". "Dégoût, d'un film où l'exhibition permanente du corps de Gérard Depardieu, présentée comme une audace, donne en fait le haut le coeur. Dégoût des dialogues minables et grotesques. Dégoût de la façon dont M. Ferrara représente les femmes, ce qui doit illustrer ses propres pulsions. Dégoût enfin et surtout du soi-disant face à face des deux personnages principaux, où les auteurs et producteurs du film projettent leurs fantasmes sur l'argent et les juifs" écrit-elle.
Anne Sinclair évoque ensuite "les allusions à (sa) famille pendant la guerre" qu'elle juge "dégradantes et diffamatoires". "Elles disent le contraire de ce qui fut. Mon grand-père a dû fuir les nazis, et a été déchu de sa nationalité française par le gouvernement de Vichy. Mon père a rejoint la France Libre et a combattu jusqu'à la Libération. Dire autre chose relève de la calomnie" explique l'ancienne épouse de Dominique Strauss-Kahn, pointant du doigt "des attaques clairement antisémites, motivées chez le réalisateur sans doute par ses propres problèmes, et chez le producteur par son goût du profit".
Néanmoins, malgré son "dégoût" pour le film d'Abel Ferrara, Anne Sinclair annonce dans sa tribune renoncer à attaquer en justice le réalisateur ainsi que le producteur, Vincent Maraval. "Ils l'ont dit, ils n'attendent que cela. Je n'attaque pas la saleté, je la vomis" conclut la journaliste.