Interview
Arlette Chabot, Europe 1 : "On va rebâtir l'information"
Publié le 17 mars 2011 à 15:39
Par Julien Bellver
Nouvelle directrice de l'information d'Europe 1, Arlette Chabot a du faire face aux nombreux bouleversements traversés par la station. Elle nous livre sa feuille de route pour les mois à venir et son avis sur les nouveaux rendez-vous déjà à l'antenne.
Crédits : Sruet / Storybox / Europe 1 Crédits : Sruet / Storybox / Europe 1© Arlette Chabot, directrice de l'information d'Europe 1.
La suite après la publicité

Nouvelle directrice de l'information à Europe 1, Arlette Chabot a du faire face aux nombreux bouleversements traversés par la station depuis son arrivée : départs de Marc-Olivier Fogiel, d'Alexandre Bompard ou encore de Nicolas Demorand. Venue de France 2 où elle dirigeait l'information, elle nous livre sa feuille de route pour les mois à venir et son avis sur les nouveaux rendez-vous déjà installé à l'antenne.

Vous êtes à la tête de la rédaction d'Europe 1 depuis une dizaine de jours, j'imagine que vous avez fait un état des lieux en arrivant, quel est-il ?
C'est une rédaction qui a été un peu bouleversée ces derniers mois suite aux nombreux changements. Soit à la tête de la station soit à l'antenne. Après ça, on va remettre un peu de stabilité, on a fixé un cap, on se met au maximum de nos possibilités pour l'atteindre. C'est une bonne rédaction, tout le monde le sait. Elle n'a jamais cessé de travailler, elle avait sans doute besoin qu'on fixe une nouvelle direction. Il faudra un certain temps, ce n'est pas l'arrivée de quelqu'un qui remet tout d'aplomb en 48 heures. Et je dois apprendre ce qu'est ce métier à la radio ! Diriger une rédaction, j'ai déjà fait, faire de la radio aussi. Mais diriger une rédac à la radio, c'est nouveau. On va rebâtir l'information, elle doit être au coeur d'une station comme Europe.

Vous aviez parlé d'une rédaction traumatisée. Vous les avez un peu soignés depuis ?
Le mot était un peu excessif, la rédaction a été tourneboulée par tous ces changements, ce qui est normal. Il y a eu un mercato de printemps, avec un nouveau patron à Libération, au Nouvel Obs, au Monde... Beaucoup de choses changent dans la presse en ce moment. N'importe quelle entreprise qui verrait ses cadres et ses animateurs emblématiques partir connaîtrait les mêmes bouleversements.



Quel bilan faites vous des nouvelles émissions et animateurs mis à l'antenne depuis peu ?
C'était déjà décidé par Denis Olivennes et évidémment, j'adhère ! L'idée, c'était de refaire de l'information classique dans le meilleur sens du terme à la mi-journée, avec une vraie tranche d'informations. Vous savez, ici, on se souvient d'Europe midi avec André Arnaud, ça voulait dire quelque chose. On est toujours dans l'histoire à Europe, avec des mythes. Donc là, avec Patrick Roger, on est dans la même ligne, ça marche bien. Et Nicolas Poincaré le soir, j'ai l'impression qu'il a toujours été ici. Il est totalement adapté au ton de la maison, à son style. Ca c'est du changement mais qui nous ramène aux fondamentaux. Chaque fois qu'on regarde ce qui s'est fait sur Europe 1, on tombe vite sur des figures mythiques de la radio et de la station. Il faut revenir à ça sans oublier que nous sommes en 2011.

Après le départ d'Alexandre Bompard, certains journalistes ont critiqué la radio et sa politique de starisation ou de peopolisation de l'antenne. C'était votre sentiment ?
Moi, je n'ai rien à dire sur le passé. Ce qui m'intéresse c'est ce qu'on fait aujourd'hui et demain. J'aime beaucoup Marc-Olivier Fogiel, il a un style, un ton. Il n'est plus là, tout en gardant l'amitié ou la sympathie personnelle qu'on peut avoir pour lui, nous sommes tous partis dans une nouvelle étape pour Europe.

Quelle est la nouvelle ligne éditoriale d'Europe ? La nouvelle promesse faite aux auditeurs ?
Europe a toujours été une radio qui a un fort lien avec ses auditeurs, c'est une radio qui doit donner à réfléchir, on doit avoir une information de grande qualité. C'est toujours très difficile à faire même si c'est facile à annoncer.

Votre êtes la directrice de l'info mais aussi à l'antenne chaque soir. C'était une condition indispensable à votre arrivée ?
J'ai toujours dit que j'essayais d'être cohérente avec moi-même... J'ai dit à France Télévisions qu'il n'était pas question pour moi d'arrêter l'antenne pour conserver un poste de responsable. Directeur c'est une fonction mais mon métier c'est journaliste. Arrivant à Europe, j'ai dit la même chose. Je dirige la rédaction avec beaucoup de joie et c'est un honneur pour moi. Je ne vais pas truster l'antenne : une interview le soir, ça s'arrête là ! J'ai toujours pensé que les patrons devaient aussi prendre des risques et aller un peu au charbon. C'est mon cas et celui de Patrick Roger, directeur de la rédaction mais à l'antenne le midi.



La matinale est un carrefour stratégique pour les radios. Etes-vous satisfaite de Guillaume Cahour ?
Il faut au moins lui rendre hommage, succéder à Marc-Olivier Fogiel à un moment où ça tanguait, ce n'est pas facile. Il s'installe, comme s'installe une matinale avec un ton forcément différent. Là aussi il faut du temps pour que tout le monde retrouve ses marques.

Sa présence à l'antenne est assurée en septembre si les deux prochaines vagues de sondages sont bonnes ?
On est pas comme ça à se dire "Si les vagues de sondage sont bonnes tu restes, si elles sont mauvaises tu pars" ! Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. Europe 1 a besoin de stabilité et il faut laisser le temps à Guillaume Cahour de s'installer. On reconstruit cette tranche du matin, pas à pas. Nous ne sommes pas pour les changements radicaux mais les évolutions sont ncéessaires.

On dit Jean-Marc Morandini en sursis. Il sera là à la rentrée ?
Jean-Marc Morandini ne dépend pas de moi. Son émission (Le grand direct des médias, ndlr) dépend désormais de la direction des programmes et plus de l'information. Et je ne crois pas qu'on songe à mettre en cause sa présence à l'antenne d'après ce que j'en sais.



Un sujet plus général pour terminer. Certaines voix se sont élevées dernièrement pour accuser les médias, responsables selon certains de la montée de Marine Le Pen dans les sondages. J'imagine que vous n'êtes pas d'accord mais qu'en pensez vous ?
J'ai déjà entendu ça, quand on a commencé il y a très longtemps à inviter Jean-Marie Le Pen dans des émissions de télévision. Des politiques refusaient même de venir débattre. A l'époque déjà, quand le FN montait dans les sondages, on nous accusait d'en être les responsables. C'est la même chose avec Marine Le Pen aujourd'hui. C'est souvent, pour des politiques de tous bords, une manière de masquer leur désarroi. Mais incriminer la presse n'est clairement pas une façon de répondre à la montée du Front National.

À propos de
Arlette Chabot
Arlette Chabot
Arlette Chabot sur la présidence de France Télé : "Bon courage à celui qui va prendre en charge le navire !"
9 mars 2015 à 09:21
Arlette Chabot et Michel Field à la matinale de LCI à la rentrée
22 juin 2013 à 12:18
Europe 1 : Arlette Chabot évincée de la direction de l'information ?
15 mai 2012 à 16:03
Arlette Chabot : "Les journalistes aiment surfer aux côtés du vainqueur annoncé. C'est lamentable."
28 avril 2012 à 15:02
Tous les articles
Mots clés
Interview Business
Tendances
Toutes les personnalités
Sur le même thème
"Pascal Praud arrivait juste après" : L'humoriste Hakim Jemili rétropédale après ses propos sur le conflit israélo-palestinien sur Europe 1 play_circle
Radio
"Pascal Praud arrivait juste après" : L'humoriste Hakim Jemili rétropédale après ses propos sur le conflit israélo-palestinien sur Europe 1
27 mai 2024
"Vous avez eu la peau de Thomas Isle !" : Pascal Praud surpris de voir Michel Drucker sur Europe 1 play_circle
TV
"Vous avez eu la peau de Thomas Isle !" : Pascal Praud surpris de voir Michel Drucker sur Europe 1
28 mai 2024
Les articles similaires
"Rien que d'en parler, j'en ai encore des frissons" : Philippe Gougler raconte la scène qui l'a "marqué à vie" dans "Des trains pas comme les autres" sur France 5 play_circle
Interview
"Rien que d'en parler, j'en ai encore des frissons" : Philippe Gougler raconte la scène qui l'a "marqué à vie" dans "Des trains pas comme les autres" sur France 5
18 juillet 2024
Après avoir annoncé la fin de sa carrière en télévision, Thierry Moreau devient directeur général de Chouet Press play_circle
Business
Après avoir annoncé la fin de sa carrière en télévision, Thierry Moreau devient directeur général de Chouet Press
15 septembre 2024
Dernières actualités
"Star Academy" 2024 : Découvrez les 15 élèves de la nouvelle promotion de l’émission de TF1 play_circle
TV
"Star Academy" 2024 : Découvrez les 15 élèves de la nouvelle promotion de l’émission de TF1
12 octobre 2024
"Star Academy" 2024 : Couleurs flashy, pièces inédites... Découvrez les images du château redécoré qui accueillera les élèves de cette nouvelle saison play_circle
TV
"Star Academy" 2024 : Couleurs flashy, pièces inédites... Découvrez les images du château redécoré qui accueillera les élèves de cette nouvelle saison
11 octobre 2024
Dernières news