Gérard Depardieu revient en France. Du moins médiatiquement. Après avoir été au coeur d'une énorme polémique cet hiver lors de son départ, pour raisons fiscales, en Belgique puis en Russie, l'acteur de "Cyrano" et d'Obélix se faisait relativement discret. Même si chacune de ses apparitions médiatiques était abondamment commentée, il a donné peu d'interviews, à part une à une télé locale belge, un entretien fleuve à France Culture passé inaperçu et une apparition surprise dans "Paris Dernière".
Mais ce soir Gérard Depardieu est de retour sous les projecteurs, puisqu'il sera l'invité du JT de 20 Heures de Claire Chazal pour la promotion du film "La Marque des anges - Miserere" de Sylvain White dans lequel il joue avec JoeyStarr et Héléna Noguerra. Ce matin, celui qui vient de tourner un film sur Dominique Strauss-Kahn, fait la Une du "Journal du dimanche" à qui il a également accordé une longue interview pour clore la polémique de cet hiver. "Un acteur est par nature invexable, donc je ne suis pas vexé. Dans ma plus tendre enfance, j'entendais des gens dire qu'il ne fallait pas me fréquenter. (...) Je suis vacciné contre ce qu'on peut dire de moi", explique le comédien.
Gérard Depardieu revient sur sa lettre ouverte qu'il avait écrite à Jean-Marc Ayrault. "L'après-lettre, je l'ai vécu très bien, puisque je n'étais pas là. Désormais, je suis acteur franco-russe. Voilà, regardez mon passeport", déclare-t-il, en reconnaissant avoir tout de même été touché par les nombreuses réactions, notamment parmi le cinéma français, qu'ont provoqué son départ. "Bien-sûr que cela m'a touché et ça continue de me toucher. Je ne vois pas qui n'aimerait pas être aimé. Je n'ai pas envie d'être aimé à 100% car c'est douteux. En revanche, avoir une cote de désamour de 30%, ça me va", explique-t-il.
L'acteur revient également sur son image. "Je crois que je corresponds à une image que les Français aiment. Celle de quelqu'un de rebelle, qui bouscule les choses, qui est parfois ivre. C'est un peu cet esprit hooligan qui plaît à Poutine. Qui plaît aussi à beaucoup de gens ici à travers, par exemple, notre Johnny national", estime celui qui juge que son ivresse "fait partie de (sa) démesure".
Depardieu paye donc désormais une partie de ses impôts en Russie. Malgré son soutien à Nicolas Sarkozy, il refuse d'être étiqueté politiquement. "Je ne suis ni de droite ni de gauche. Je suis un homme vivant. Emerveillé par ce qui l'entoure et qui devient sourd à la connerie. (...) Dans une rue, il n'y a pas un trottoir de droite et un trottoir de gauche. Il y a des gens sympathiques partout et des cons partout. Parfois il faut faire du slalom". Depardieu conclut cet entretien en expliquant rêver d'avoir 7 passeports. "Je vais demander celui de l'Algérie et d'autres encore. Ca m'éviterait de demander des visas car je me considère, je vous le redis, comme un homme libre et un citoyen du monde".