La bataille continue pour les concurrents de Free Mobile. Après avoir contre-attaqué sur le terrain de la communication avec une campagne de publicité, SFR emploie la manière forte pour mettre à mal la crédibilité du réseau de l'entreprise de Xavier Niel. L'opérateur a ainsi réalisé plus de 3.000 mesures dans 5 villes de France pour tester la couverture de son concurrent Free Mobile, et a ensuite adressé un courrier à l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) l'invitant à vérifier le fonctionnement du réseau.
Selon SFR, les appels transitent "majoritairement voire quasi exclusivement par le réseau d'itinérance d'Orange" indique Philippe Logak, secrétaire général de l'opérateur dans le courrier adréssé à l'Arcep. Sur 1.050 appels à Paris par exemple, où le réseau de Free serait "exécrable" selon Xavier Niel, 90,10% d'entre eux transitent par le réseau d'Orange, ainsi que 96,4% à Nantes, sur 1.100 appels indique LeFigaro.fr. Des résultats qui "suscitent donc les doutes les plus sérieux sur le respect par Free Mobile de ses obligations de couverture" note SFR qui demande au gendarme des télécoms de vérifier à son tour l'état du réseau de son concurrent.
Si Xavier Niel avait rappelé lors de son audition devant les députés que l'Arcep avait déjà vérifié la couverture du réseau de Free en décembre dernier, les interrogations sur son fonctionnement subsistent depuis le lancement de son offre à prix cassés. Le PDG d'Orange, Stéphane Richard avait ainsi expliqué devant les députés : "On peut activer des antennes lors des tests de l'Arcep et les éteindre après. Ou réduire leur puissance. J'attends que l'Arcep fasse son boulot". Le 25 janvier dernier, c'est le ministre de l'Industrie Eric Besson, qui avait sollicité l'Arcep dans une lettre, l'invitant officiellement à vérifier l'état du réseau de Free Mobile.