Le reporter de Nicolas Domenach, Maxime Cadio, n'a pas beaucoup de chance avec Marine Le Pen. Au salon de l'agriculture, il a tenté de l'interroger sur les récents dérapages des candidats FN aux élections départementales. Sans succès. "Je ne réponds pas à Canal+", lui a-t-elle répondu. Puis son service de sécurité a pris le relais, repoussant violemment le journaliste hors de la cohue médiatique. Ce n'est pas la première fois que Marine Le Pen met à l'écart l'équipe de "La Nouvelle Edition" de Canal+. En mars dernier, elle avait annoncé son désabonnement de la chaîne après un clash avec ce même journaliste !
"C'est insupportable, ils deviennent insupportables. Je ne les supporte plus, tous ces bobos horribles, plein de mépris. Ce n'est pas de la satire, ce sont des bobos, c'est d'un conformisme, c'est le prêt-à-penser, c'est affreux ! Ils sont méprisants à l'égard de millions d'électeurs, avait-elle expliqué à propos des journalistes de Canal+. Je ne les supporte plus, donc j'agis avec ma liberté de citoyenne ! (...) S'il faut donner de l'argent à des électeurs qui nous traitent comme des sous-citoyens, avec violence, avec mépris, avec haine, mon rôle de citoyen ce n'est pas de donner de l'argent à ces gens-là".
Il faut dire que les conflits entre Marine Le Pen et les journalistes du groupe Canal+ sont nombreux et réguliers. "Le Petit Journal", qui s'amuse à démonter régulièrement la communication du Front National, a par exemple été récemment interdit de voeux du FN à la presse. En mars 2011, Marine Le Pen avait même porté plainte contre Yann Barthès et son émission pour propos diffamatoires. Procès qu'elle a perdu. On se souvient tous aussi de son échange musclé avec Anne-Sophie Lapix sur le plateau de "Dimanche+", qui avait donné lieu à de nombreuses passes d'armes dans la presse.