"Rising Star", c'est (déjà) fini. Hier soir, M6 a diffusé la finale de son télé-crochet 2.0, produit par Studio 89 et remporté par le jeune Corentin Grevost. Un gros pari pour la chaîne mais qui s'est soldé par un échec. En moyenne, seuls 2,2 millions de téléspectateurs ont suivi l'émission, soit 10% du public. Surtout, les audiences se sont effondrées semaine après semaine, "Rising Star" perdant ainsi 60% de ses fidèles entre le premier prime et l'avant-dernier. Pourtant, malgré cet échec, tout n'était pas à jeter dans ce télé-crochet.
C'est l'un des gros points forts de "Rising Star". Si le niveau des participants du premier prime laissait parfois à désirer, M6 a su envoyer ses maillons forts dès les émissions suivantes. De nombreux candidats n'avaient en effet pas à rougir face à certains talents de "The Voice" ou "Nouvelle Star". Dans l'ensemble, le niveau était ainsi bon voire très bon lors de la finale de ce jeudi et, dans d'autres conditions, il est possible d'imaginer que certains candidats auraient pu percer, à la manière de Luc Arbogast ou Fréro Delavega sur TF1.
En investissant la Cité du Cinéma de Luc Besson, afin notamment d'avoir une hauteur sous plafond conséquente pour faire lever le mur, M6 et Studio 89 ont offert à "Rising Star" un plateau plus proche de la scène de concert que du studio de télévision. Une fois le mur levé, le candidat pouvait en effet se croire dans un vrai spectacle, au vu de la fosse particulièrement remplie et des spectateurs très enthousiastes.
Benjamin Castaldi, Louise Ekland, Karine Le Marchand, Virginie Efira... De nombreuses rumeurs ont circulé sur l'identité de celui ou celle qui allait animer le gros pari de la rentrée de M6. Finalement, la chaîne a surpris tout le monde en allant chercher Guillaume Pley, inconnu du grand public mais très populaire auprès des jeunes, grâce à sa libre-antenne quotidienne sur NRJ. Après des débuts balbutiants, le jeune homme a pris petit à petit de l'assurance, là où Faustine Bollaert pouvait paraître plus hésitante. Résultat, M6 continue de croire en Guillaume Pley et lui a confié les commandes, avec Jérôme Anthony, du divertissement "Tout peut arriver", qui sera diffusé avant la fin de l'année en prime time.
"Le jury, c'est vous" assurait M6, plusieurs mois avant l'arrivée de "Rising Star" à l'antenne, dans diverses bandes-annonces. Mais si les téléspectateurs sont jurés de l'émission, la chaîne s'est formé un quatuor chargé de donner 7%, puis 5%, puis 0% à chaque candidat. Sauf que ce jury a dans l'ensemble déçu, manquant de crédibilité et étant trop dans l'excès - de timidité pour David Hallyday, et d'hyperactivité pour Cathy Guetta. A l'inverse, Cali et Morgan Serrano s'en sont mieux sorti. Le premier s'est affiché imprévisible, plutôt drôle même si parfois à côté de la plaque. Son confrère de NRJ, lui, a joué les méchants de service mais a clairement assumé le rôle, du début à la fin.
C'est clairement LA réussite de "Rising Star" : le dispositif digital. Déjà forte du succès en second écran du quiz "Qu'est-ce que je sais vraiment ?", M6 a confirmé avec les votes via l'application 6play de "Rising Star". Ainsi, sur les 7 premières émissions - hors finale, donc -, la chaîne revendique pas moins de 13 millions de votes. A titre de comparaison, en 2012, "The Voice" sur TF1 affichait "entre 100.000 et plusieurs centaines de milliers de votes", avec des audiences six à sept fois plus importantes que "Rising Star".
L'un des principaux reproches faits à M6 habituellement concerne les moyens mis en oeuvre. La chaîne a en effet la réputation d'essayer de minimiser au maximum les coûts de production de ses programmes. Pour rivaliser face à "The Voice", M6 a donc sorti le chéquier. Outre les coûts d'acquisition du format, la chaîne déclare avoir dépensé "entre 600.000 et un million d'euros" par soirée, soit un coût proche de celui du programme de TF1. De plus, ce budget s'est vu à l'antenne, que ce soit au niveau du plateau comme du mur digital.