Dimanche 8 juillet, le magazine d'information "Sept à huit" a créé la polémique en diffusant de longs extraits des négociations entre l'auteur des tueries de Toulouse, Mohamed Merah, et la police lors du siège de son appartement le 20 mars dernier. Un véritable scoop pour TF1 qui, après avoir écopé d'une simple mise en garde du CSA, a expliqué avoir voulu "informer les téléspectateurs". Une semaine après la diffusion de ces extraits, et alors qu'une information judiciaire pour violation du secret de l'instruction a été ouverte, Harry Roselmack s'est exprimé dans les colonnes du Parisien/Aujourd'hui en France.
Le présentateur de "Sept à huit" confirme l'explication donnée par la chaîne, assurant qu'il n'a "aucun regret". "Nous n'avons jamais douté de la légitimité de notre démarche. Nous avons diffusé ces extraits en conscience. Nous n'avons aucun regret. Cependant, je comprends et je trouve légitime l'émotion des proches des victimes et je leur présente nos excuses. L'objectif n'était pas de les choquer. Si c'était à refaire, nous le referions car c'est notre métier", affirme ainsi le journaliste. Une posture comprise par de nombreux journalistes, à l'instar d'Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFM TV, du Syndicat national des Journalistes, de la rédaction du Point ou encore de Jean-Pierre Pernaut qui n'a pas hésité à fustiger la mise en garde du CSA.
La recherche du scoop devrait encore être la ligne conductrice du magazine à la rentrée, Harry Roselmack expliquant en effet que "l'enjeu est d'avoir des exclusivités". "Cette année, nous avons fait la différence, notamment sur le dénouement de l'affaire Merah, la mort des otages français au Niger. Il faut continuer", estime-t-il. Après avoir vu sa durée allongée à deux heures, "Sept à huit" devrait connaître quelques aménagements à la rentrée. "On essaiera d'ouvrir avec des sujets de vingt-six minutes, contre onze à dix-huit minutes traditionnellement", déclare Harry Roselmack qui réfléchit également à quelques "émissions spéciales", notamment à l'occasion des élections américaines que le journaliste pourrait suivre directement depuis les Etats-Unis.