Et revoilà Arnaud Lagardère. Après des semaines de silence et le vote d'une motion de défiance contre lui par les salariés d'Europe 1, le président de la station bleue est enfin réapparu aujourd'hui, à l'occasion de l'Assemblée générale du groupe Lagardère.
Réaffirmant une nouvelle fois qu'Europe 1 ne serait pas vendu, Arnaud Lagardère a rappelé son attachement à la radio de la rue des Cévennes, pour des "raisons sentimentales" comme "économiques". L'homme d'affaires de 58 ans a ensuite souligné que son arrivée à la présidence de la radio en avril 2017 avait pour but de montrer qu'il ne "laisserait pas tomber cette maison". "On la redressera ! Je la redresserai ! Et j'espère qu'un jour, le plus tôt possible, on se retrouvera et on parlera sur des chiffres qui seront évidemment assez différents", a-t-il lancé aux actionnaires. Evoquant Frédéric Schlesinger, l'ex-patron d'Europe 1 remercié l'année dernière dès le mois d'avril, Arnaud Lagardère a assuré qu'il se "laissait un peu plus de temps" pour "voir les répercussions de la grille de Laurent Guimier", l'actuel dirigeant de la radio que la rumeur annonce sur le départ depuis plusieurs semaines.
Lors de cette AG, Arnaud Lagardère a aussi salué les salariés d'Europe 1, annonçant qu'il rencontrerait prochainement leurs syndicats. "J'ai noté évidemment qu'il y avait un certain émoi au sein des personnes qui travaillent sur Europe 1. J'ai le même concernant les audiences. Moi aussi, je ne suis pas content des audiences. Ca me rend d'autant plus déterminé (...) Je crois que j'ai une forme de solution - et je vais évidemment en parler à Laurent Guimier - sur le fond, la grille d'Europe 1, la qualité", a-t-il expliqué de manière énigmatique. "Je suis aussi triste que vous mais pas du tout abattu", a-t-il ensuite conclu, se disant "déçu" par les résultats de la station, mais pas du tout "défaitiste", et même "optimiste".
Répondant enfin à une question d'un actionnaire sur le succès de France Inter et sur le fait que la station publique était dirigée par des femmes, Arnaud Lagardère a tenu à féliciter son concurrent, devenue la radio leader devant RTL lors de la dernière vague d'audiences en avril. "Bravo à France Inter ! Je ne sais pas s'ils vont garder longtemps cette avance sur RTL et les autres mais bravo. Ils sont premiers, ils le méritent. On devrait tous d'ailleurs être heureux parce qu'on est tous quelque part un peu actionnaire de France Inter. C'est de l'argent public qui est placé", a confié Arnaud Lagardère.
"Que ce soit des femmes à la tête de France Inter, je ne suis pas surpris", a-t-il continué à propos de la station dirigée par Laurence Bloch. "Surtout ces femmes-là ont un talent absolument inouï, et c'est vrai que j'aurais rêvé qu'elles soient aussi chez nous. Ce n'est pas possible. Elles sont là. Elles y sont très heureuses et je pense qu'elles vont faire encore un long chemin", a-t-il finalement regretté.