Opération ménage de printemps dans les coulisses de Canal+. Selon Le Canard Enchaîné à paraître mercredi, Vincent Bolloré veut se débarrasser de quelques historiques embarassants. Premier sur cette "liste noire", Patrick Menais, patron du "Zapping", sur la sellette depuis plusieurs mois comme l'écrivait puremedias.com en octobre dernier. A force de se moquer de Cyril Hanouna, des nombreux cas de censure et du "Grand Journal" dans ses montages quotidiens, il s'est attiré les foudres du milliardaire breton. Tout comme Jean-Baptiste Rivoire, rédacteur en chef adjoint de "Spécial Investigation", qui a dressé récemment la liste des enquêtes refusées par Canal+ sur le plateau de nos confrères d'Arrêt sur images. Seul hic, Rivoire est délégué syndical SNJ-CGT et donc un salarié plus protégé que les autres.
Olivier Ravanello d'iTELE serait aussi visé. Le spécialiste international de la chaîne d'infos du groupe, aussi président de la Société des journalistes, s'est récemment inquiété dans un entretien au Monde de l'interventionnisme immodéré de la nouvelle direction de Canal+ dans les choix éditoriaux. Le journaliste plaide pour la signature publique d'une charte de bonne conduite par la direction, "seul moyen" selon lui, "de garantir l'avenir". "Rien ne dit que demain, ce qui se passe sur l'investigation ou le sport ne concernera pas également iTELE", s'inquiètait le journaliste. Enfin, Bruno Gaccio, qui n'a jamais été publiquement hostile à son patron, serait aussi sur cette fameuse liste. Bien que peu présent sur la chaîne cryptée, "Bolloré ne veut pas prendre le risque d'avoir un contestataire dans la maison au moment où il annoncera la fin des Guignols", croit savoir un de ses proches interrogé pas Le Canard.
Quand il s'agit de couper des têtes, Vincent Bolloré ne ménage pas ses efforts. Depuis sa prise de pouvoir l'été dernier, le milliardaire breton a évincé la plupart des cadres de la chaîne et des dirigeants de ses filiales. Selon LesJours.fr, le montant de la purge initiée par Vincent Bolloré depuis son arrivée a déjà coûté la bagatelle plus de 29 millions d'euros ! La liste des départs forcés est longue comme le bras avec dans le désordre Ara Aprikian de D8, Cécilia Ragueneau et Céline Pigalle d'iTELE, Karim Nedjari et Thierry Thuillier du service des sports. Sans compter les noms moins connus, au cinéma, à la régie pub, à la DRH...
Faire table rase du passé a toujours été l'obsession du nouveau propriétaire de Canal+. Ses petits protégés sont rares : Cyril Hanouna évidemment, mais aussi Maïtena Biraben, malgré les mauvaises performances de l'émission depuis la rentrée. Vincent Bolloré adore placer les anciennes gloires de Direct 8 à l'antenne ou à des postes clés. Les salariés évincés sont priés de la boucler contre de confortables indemnités. Quelques stars de l'antenne devraient aussi subir le même sort à la fin de la saison.