Le syndicat désapprouve. Dans un communiqué publié aujourd'hui, +Libres, le "premier syndicat du groupe Canal+" proteste contre l'arrivée prochaine d'Eric Zemmour sur CNews. Comme nous l'annoncions hier, Eric Zemmour va débarquer sur l'antenne de la chaîne info dès lundi à 19h. Il participera quotidiennement à une émission de débats d'une heure animée par Christine Kelly.
"+Libres, premier syndicat du groupe Canal+, désapprouve avec la plus grande fermeté l'arrivée d'Eric Zemmour sur l'antenne de CNews et le choix d'accorder près de 4 heures d'antennes hebdomadaires à un 'éditorialiste' récemment condamné pour provocation à la haine religieuse", fait savoir le syndicat. "Tous ces faits graves discréditent Éric Zemmour et par voie de conséquence CNews qui risque de voir sa rédaction replonger dans une grave crise, tout juste trois ans après une grève historique qui revendiquait l'indépendance éditoriale de la chaîne d'info", poursuit le communiqué. Et le syndicat d'asséner : "Cette décision nuit à l'image du Groupe Canal+ qui se trouve entachée par ce grave manquement à l'éthique et n'est que le reflet de l'absence de cohérence et de cohésion de notre direction".
Le timing de l'arrivée d'Eric Zemmour sur CNewws est tout sauf anodin alors que le polémiste est au coeur d'une énième controverse depuis la fin du mois de septembre, après avoir prononcé un discours islamophobe lors de la "Convention de la droite", un rassemblement organisé par Marion Maréchal et ses proches. Ses propos ont notamment déclenché l'ouverture d'une enquête du parquet de Paris pour "injures publiques en raison de l'origine ou de l'appartenance ou de la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée" et "provocation publique à la discrimination, la haine ou la violence".
Ce discours a aussi valu au polémiste, récemment condamné définitivement pour "pour provocation à la haine religieuse", un rappel à l'ordre du "Figaro" et de Paris Première. Il a par ailleurs convaincu RTL, radio sur laquelle il intervenait depuis 2010, de l'écarter. Depuis le début de la controverse, plusieurs annonceurs, dont Ferrero, ont également fait savoir leur volonté de ne plus être associé à l'émission d'Eric Zemmour sur Paris Première, "Zemmour et Naulleau".
En débarquant sur CNews, Eric Zemmour fait un retour sur un canal 16 qu'il connaît bien. De 2003 à 2014, l'auteur de "Suicide français" a en effet participé à "Ca se dispute", une émission de débat diffusée sur ce qui s'appelait à l'époque iTELE, et dans laquelle il était opposé à Nicolas Domenach. Animée successivement par Victor Robert, Laurent Bazin, Olivier Ravanello, Maya Lauqué, Léa Salamé ou encore Pascal Praud, "Ca se dispute" avait été brutalement arrêtée par la direction d'iTELE en décembre 2014, suite à des propos polémiques d'Eric Zemmour publiés dans un journal italien. En novembre 2016, iTELE avait finalement été condamnée à verser 50.000 euros au polémiste pour "rupture brutale et abusive du contrat" les liant.