Avant-hier avait lieu le premier débat entre quatre des cinq candidats à la présidence de la Commission européenne. Organisé et retransmis par Euronews, traduit en 13 langues, ce premier échange télévisé précède un grand débat qui aura lieu le 15 mai prochain entre les cinq candidats à la succession de José Manuel Barroso.
Depuis quelques jours, ce débat crée une certaine tension entre les responsables politiques français et France Télévisions, qui n'a pas prévu de le diffuser sur ses antennes. Le 24 avril dernier, le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis avait ainsi indiqué au cours d'une conférence de presse avoir demandé à France Télévisions de retransmettre davantage les débats de la campagne européenne. "Nos concitoyens" doivent pouvoir accéder "aux débats qui vont avoir lieu en Europe" avait-il fait valoir. "Pour l'instant, pour des raisons que nous ne comprenons pas, le service public, qui devrait être là pour informer les citoyens, refuse de transmettre" ces débats, avait déploré Jean-Christophe Cambadélis.
Le 28 avril, dans une tribune publiée sur le Huffington Post, une trentaine de candidats français aux élections européennes dont Marielle de Sarnez et José Bové avaient pour leur part appelé France Télévisions à diffuser sur France 2 le débat du 15 mai. "Il est inadmissible que le Service public audiovisuel refuse par principe de diffuser un débat si important, de plus fourni gratuitement, alors que l'information sur l'Europe et la promotion du débat démocratique font partie du coeur de ses missions et de son cahier des charges" avaient expliqué les responsables politiques.
De son côté, France Télévisions a prévu de diffuser le débat du 15 mai uniquement sur sa plate-forme France TV info. A la télévision, il doit être retransmis par les chaînes parlementaires LCP-Public Sénat, accessibles sur la TNT gratuite. Interrogé par puremedias.com aujourd'hui, Rémy Pflimlin a défendu ce choix, mettant notamment en avant l'importance du dispositif mis en place par ses chaînes autour des élections européennes. "France Télévisions ne se sera jamais autant mobilisé pour des Européennes" a-t-il ainsi fait valoir.
Malgré cela, Aurélie Filippetti compte visiblement maintenir la pression. La ministre de la Culture a ainsi publié ce tweet énigmatique aujourd'hui :
Je souhaite que les débats sur le futur président de la Commission européenne soient largement partagés à la TV. J'ai saisi le CSA. #Europe
- Aurélie Filippetti (@aurelifil) 30 Avril 2014