Hier, Pierre Legrand, Thierry Dol, Daniel Larribe et Marc Féret, les quatre ex-otages français, enlevés en 2010 au Niger, sont rentrés en France. Depuis le retour de ces quatre salariés d'Areva, les médias s'interrogent sur les conditions de leur libération et se demandent si une rançon a été versée à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Selon Le Monde, les quatre otages ont pu revenir en France suite au versement d'une "contrepartie" de 20 à 25 millions d'euros. Hier soir, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, a certifié sur le plateau du 20 Heures de TF1 qu'aucun "argent public" n'avait été versé, sous-entendant que de l'argent privé aurait pu l'être...
Une libération qui a suscité une étrange réaction. "Ces images m'ont laissée dubitative, je vous le dis très sincèrement. J'ai trouvé ces images étonnantes, j'ai trouvé cette extrême réserve étonnante, j'ai trouvé leur habillement étonnant, j'ai ressenti un malaise en voyant ces images. Je pense que je n'ai pas été la seule. Ce retour... Ce que je vous dis puisque c'est ce qu'ont ressenti beaucoup de Français... On avait l'impression d'avoir des images d'hommes qui étaient très réservés, c'est le moins que l'on puisse dire... Les deux qui portaient la barbe taillée d'une manière qui était tout de même assez étonnante... L'habillement était étrange... Cet otage avec le chèche sur le visage, tout ça...Ca mérite peut-être quelques explications de leur part, ça a laissé je crois une impression étrange aux Français... ".
Cette phrase n'est pas tirée du scénario de la série "Homeland" mais de... Marine Le Pen ! Invitée ce matin de la matinale d'Europe 1, la présidente du Front National a donc très sérieusement adopté une posture un brin paranoïaque que ne renierait pas Carrie Mathison, l'agent de la CIA bipolaire jouée par Claire Danes. Dans la première saison, actuellement diffusée le lundi soir sur D8, la jeune femme blonde devient obsédée par le retour au pays d'un marine, qui était retenu captif depuis huit ans par Al-Qaïda. En espionnant ses moindres faits et gestes, elle devient persuadée qu'il a rejoint l'ennemi et représente un risque important pour la sécurité du pays...
La leader d'extrême droite n'est pas allée jusqu'à les accuser d'avoir été "retournés" par AQMI mais elle a dénoncé le versement d'une possible rançon. "Plus vous payez de rançon et plus vos compatriotes sont 'bankables', c'est-à-dire qu'ils deviennent une cible de choix pour les fondamentalistes qui se disent que c'est là un bon moyen de trouver un financement assez facile", a-t-elle déclaré en expliquant que l'envoi de l'armée devrait être "un risque qu'il faut prendre".
Dans son édition en kiosques cette après-midi, le quotidien Le Monde revient sur ces déclarations de la présidente du Front national. Le journal du soir parle de "dérapage de Marine Le Pen".