Politique
Des cadres du FN agressent verbalement des journalistes de Mediapart
Publié le 6 février 2015 à 15:33
Par Benoit Daragon
"Je vais te tuer !", c'est ce qu'a crié la semaine dernière un cadre du FN à des journalistes de Mediapart.
Marine Le Pen en 2011 à Paris Marine Le Pen en 2011 à Paris© Abaca
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Marine Turchi et Karl Laske, deux journalistes de Mediapart, ont été menacés vendredi dernier, 30 janvier, par des proches du Front National. Comme le rapporte aujourd'hui le site d'Edwy Plenel, les deux enquêteurs se sont rendus, sans y être invités, dans les locaux des sociétés d'Axel Loustau, le trésorier de "Jeanne" le micro-parti personnel de Marine Le Pen. Ils souhaitaient rencontrer le dirigeant dans le cadre de leur enquête sur le financement du parti d'extrême droite, à propos duquel ils ont déjà fait plusieurs révélations.

Econduits en raison de l'absence du dirigeant, les deux journalistes ont quitté les lieux après avoir laissé leurs cartes de visite. A leur arrivée aux abords du métro porte de Saint-Cloud, Marine Turchi et Karl Laske se sont fait alpaguer par quelques cadres du FN dont Axel Loustau et Olivier Duguet, son prédécesseur. "Je vais te tuer ! Je vais te retrouver ! Je vais t'attendre en bas de chez toi !", a crié ce dernier à la journaliste, en "cherchant à l'agresser physiquement", raconte Mediapart. Les deux enquêteurs ont dû se réfugier dans une brasserie.

"Un peu nerveux"

"Il faut nous comprendre, on est harcelés à cause de vos articles. Et mon ami est un peu nerveux...", s'est justifié Axel Loustau après coup. Les deux journalistes ont signalé les faits au commissariat. "Mediapart et ses journalistes étudient les suites judiciaires à donner. Car ce n'est évidemment pas un incident isolé mais l'énième illustration de la culture de violence politique propre au parti d'extrême droite, sur fond d'intolérance vis-à-vis de la liberté, que ce soit celle de penser différemment ou celle d'enquêter librement", écrivent nos confrères, qui demandent à Marine Le Pen de "condamner sans ambiguïté" les actes de ses sbires. Rappelons que Mediapart est régulièrement exclu des réunions publiques du Front National comme lors du Congrès du mois de décembre ou de la dernière université d'été.

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