Après les bonnes audiences obtenues ce matin par Europe 1, Fabien Namias, directeur général de la station, a répondu aux questions de puremedias.com, à propos de ces résultats, de Jean-Michel Aphatie et de Cyril Hanouna.
Propos recueillis par Benoît Daragon.
puremedias.com : En novembre/décembre, Europe 1 est repassée au-dessus de la barre des 9 points d'audience cumulée. Les auditeurs sont venus nombreux sur votre station lors des attentats ?
Fabien Namias : Dès qu'on passe la barre des 9 points, on est au-dessus de notre moyenne. C'est un bon score oui et nous sommes heureux de ça. Il y a eu une forte demande suite à l'actualité terrible de la mi-novembre mais on a réussi à gagner des auditeurs tout au long de la vague avec ce qui a été proposé juste après les attentats mais aussi autour des régionales. Cette progression continue est très importante pour moi car les auditeurs ont aimé ce que nous proposons. Dans un moment où les gens ont eu besoin d'infos - et on le voit avec les résultats de France Info -, la généraliste qui tire le plus profit de cela, c'est Europe 1.
Effectivement, la matinale de Thomas Sotto est en forte hausse...
Oui, le succès de la matinale est très fort. C'est notre meilleur score sur cette tranche depuis janvier 2010, quand Marc-Olivier Fogiel présentait la matinale ! J'ai conscience de la qualité du travail de la rédaction mais ce résultat est épatant. Il y a eu incontestablement une forte demande d'information dans cette vague. Et historiquement, Europe 1 est connue pour son traitement de l'information, c'est comme ça qu'elle a fait sa notoriété. A noter aussi, l'installation rapide de la tranche de Jean-Michel Aphatie et Maxime Switek et les très bons résultats de Nicolas Poincaré le soir, avec notamment de son club de la presse.
Votre objectif c'est de réussir à conserver ce public venu cet automne ?
On cherche depuis plusieurs mois à proposer en permanence une information différente des autres, des autres radios, mais aussi des chaînes d'info et des sites internet. Il faut que ce qu'on entende sur Europe 1, on ne l'ait pas entendu ailleurs. Cela passe par un ton où on est capables dans des temps terribles, affreux et anxiogènes d'apporter de la sérénité et de la distance tout en conservant de la joie de vivre. Mais, au-delà du ton, ça passe surtout par l'événementialisation de l'antenne avec des matinales spéciales, comme on l'a fait autour d'Emmanuel Macron, Sarkozy et Valls, avec les grands débats sur les régionales ou l'interview d'Hassan Rohani, le président iranien.
Deux autres tranches sont en nette progression, les trois heures de Jean-Marc Morandini et celle de Caroline Dublanche.
Oui chapeau à Morandini qui anime un vrai show de radio de trois heures sur ses thèmes de prédilection, les médias, l'actualité et la santé. Il donne la parole aux auditeurs sans populisme et se révèle être un vrai modérateur. Il tient son émission en s'intéressant au quotidien du public. Son heure sur la santé progresse fortement et c'était un vrai pari. Quant à Caroline, elle est leader le soir, toutes radios confondues. Tous les soirs, Caroline écoute les auditeurs et ne les juge pas. Le fort succès de cette émission amène forcément à s'interroger sur la façon de s'adresser aux auditeurs à l'antenne.
L'après-midi, Cyril Hanouna ne progresse pas. Vous aviez signé pour trois saisons avec lui. Il sera là comme prévu à l'antenne la saison prochaine ?
Oui, one more year, Cyril ! La saison dernière nous avions perdu des auditeurs après le départ de Laurent Ruquier. C'était logique, puisque "On va s'gêner" était l'un des pics les plus importants de notre grille. Cette année, "Les pieds dans le plat" se stabilise. La prochaine phase c'est de gagner des auditeurs. Je suis confiant car à cette heure, nous avons fait progresser de 30% l'audience sur les 25/59 ans. Ce qui veut dire que Cyril a réussi à créer une porte d'entrée à de jeunes auditeurs qui d'habitude n'écoutent pas les généralistes. C'est un auditoire plus jeune donc plus instable mais qui assure à l'émission un équilibre financier. Ca rajeunit la station. Et l'objectif c'est de leur faire écouter les autres programmes, notamment via le numérique, puisqu'ils écoutent essentiellement la radio sur le mobile et pas uniquement dans la voiture et la salle de bain.
Donc "Voici"et "Télé Star" se trompent quand ils affirment que Cyril Hanouna va quitter la station ?
Cyril l'a démenti, nous aussi. Je suis désolé mais c'est faux. Cyril est aujourd'hui la personnalité des médias qui cristallise le plus d'attention. Il suscite passion et jalousie, ce qui est logique quand on a autant de succès. Et cela génère aussi des rumeurs infondées et parfois une agressivité à son égard qui me choque. Cyril n'a jamais eu l'intention de partir. On en a encore discuté ce matin et on se parle tous les week-ends au téléphone. Il aime ce qu'il fait et nous aussi.
Que se passe-t-il avec Jean-Michel Aphatie à qui vous interdisez de travailler sur BFMTV ?
Ce ne sont pas du tout des mauvaises manières envers BFMTV, pour qui j'ai beaucoup d'estime, mais Jean-Michel a rejoint Europe 1 en septembre après avoir été l'incarnation forte de deux autres médias, RTL et Canal+. On a rebâti intégralement une tranche autour de lui et Maxime. On est en plein travail d'installation. On se donne une saison pour installer le format et pour que l'image de Jean-Michel soit désormais associée à Europe 1. Donc il ne s'agit pas de lui interdire d'aller ailleurs mais pendant la première saison on ne le souhaite pas. Il n'y a pas de problème entre lui et moi, aujourd'hui il se consacre à 100% à sa tranche du midi.