Manuel Valls n'est pas un mauvais communicant et sait parfaitement utiliser les médias. Pourtant, le Premier ministre a vivement critiqué hier certains d'entre eux, dénonçant "la dictature de l'immédiateté" imposée par les chaînes d'info en continu.
"Notre époque a fait du 'tout, tout de suite' une règle d'or. C'est vrai en matière économique, médiatique, politique, avec les réseaux sociaux, les chaînes d'information en continu, la concurrence en matière d'information", a lancé le chef du gouvernement lors du forum "Nouveau Monde" organisé par l'OCDE.
Manuel Valls a ensuite précisé sa pensée en s'en prenant plus directement à BFM TV. "Je m'excuse auprès des journalistes qui officient sur les plateaux de BFM et qui étaient avec vous aujourd'hui, mais c'est cette réalité, de cette dictature de l'immédiateté, de l'information à tout prix, pas toujours vérifiée, d'ailleurs. Il faut inventer toutes les demi-heures une information", a-t-il ajouté en précisant que cette tendance concernait "tout le champ politique, économique, social ou culturel". Manuel Valls a déploré que les médias ne parlent pas assez des grands enjeux de l'avenir "trop souvent occultés par une préférence généralisée pour l'immédiateté".
Fin 2013, François Hollande aurait déjà émis de sérieuses réserves sur la ligne éditoriale de la chaîne info du groupe NextRadioTv. "Je déteste le ton de BFMTV", aurait expliqué le Chef de l'Etat en petit comité. Des propos démentis après coup par l'interessé qui s'est d'ailleurs rendu au printemps dans la matinale de la chaîne info, pour répondre aux questions de Jean-Jacques Bourdin.