C'est la chienlit à "Libé" ! Après avoir longuement critiqué leur nouvelle direction dans la rubrique "Nous sommes un journal", un tiers des 250 salariés du quotidien va quitter le navire. Selon Le Monde, 82 d'entre eux, dont une soixantaine des 180 journalistes de la rédaction, ont demandé à profiter du plan de départs volontaires. Un fort désaveu pour la nouvelle direction de Libération.
Après quelques figures historiques de la rédaction comme Bayon ou Pierre Marcelle, plusieurs membres de la rédaction en chef du journal ont fait valoir leur droit au départ comme Gérard Lefort et Fabrice Rousselot. François Sergent et Éric Decouty vont également faire leurs cartons et organiser leur pot de départ.
En septembre, les patrons de "Libé" ont annoncé un vaste plan de restructuration prévoyant la suppression de 93 postes, dont 81 CDI. Cette grande vague de départs volontaire devrait cependant faciliter la tâche des dirigeants puisqu'ils n'auront pas besoin de recourir à des départs contraints. Le plan social assurait des conditions de départs très favorables (un mois de salaire brut par année d'ancienneté). Ceux qui se faisaient connaître avant le jeudi 16 octobre bénéficiaient d'une indemnité supplémentaire de 12.000 euros.
Au printemps dernier, "Libé" était au bord de la faillite. Bruno Ledoux a réuni, dans la douleur a recapitalisé le journal à hauteur de 18 millions d'euros, accueillant un nouvel actionnaire : le milliardaire Patrick Drahi, le propriétaire de Altice (Numéricable).