Vincent Bolloré n'aime pas qu'on enquête sur lui. Le président du groupe Vivendi (la maison mère de la chaîne Canal+), huitième fortune de France selon le dernier classement du magazine "Challenges", n'aurait pas apprécié deux articles publiés à un an d'intervalle par "Le Monde" : "Vincent Bolloré, un prédateur si bien élevé" en octobre 2013 et "Le monopole de Bolloré sur le port d'Abidjian est de plus en plus contesté" en septembre 2014. C'est en tout cas ce que raconte cette semaine "Le Canard enchaîné".
Selon l'hebdomadaire, ces articles ont tellement "déplu" au milliardaire breton qu'il a décidé de sanctionner financièrement le quotidien du soir. Via l'agence de publicité Havas, dont il est le principal actionnaire, Vincent Bolloré a fait annuler des campagnes de publicité dans le quotidien du soir. Et pas seulement deux ou trois pages pour la forme. Non, selon le "Canard", ce sont en tout 7,2 millions d'euros qu'Havas a gelés, provoquant un manque à gagner conséquent pour le groupe qui appartient à Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse.
Ce genre de pratiques est hélas assez courant dans la presse écrite. On se souvient que Bernard Arnault avait infligé une sanction analogue après une Une très cash de "Libé" sur son exil fiscal. La banque HSBC avait également retiré ses publicités des journaux qui traitaient trop hostilement l'affaire Swissleaks. Un moyen de pression très efficace face à une presse exsangue...