La fin de l'année approche à grands pas et avec elle, beaucoup d'entre nous ont sans doute quelques regrets. Avoir parlé trop vite, pris la mauvaise décision, fait une blague qu'on regrette... Cette année, puremedias.com a décidé de faire un petit tour d'horizon des personnalités qui auraient mieux fait de tourner leur langue dans leur bouche ou de mieux réfléchir avant de prendre une décision.
Certaines l'ont payé très cher, d'autres pas. Certaines regrettent publiquement, d'autres au contraire assument. Il y a celles qui ont cru avoir la bonne idée de l'année, pour finalement échouer. Celles qui ont manié l'humour et ont récolté la colère, celles qui ont pris des décisions pensant apaiser une situation, et causant la réaction inverse, ou ceux qui ont voulu tenter le coup, en espérant que cela passerait inaperçu. Raté.
La nostalgie en télé, ça paye. Parfois. Mais pour qu'il y ait nostalgie, il faut au moins que le programme ait un peu manqué aux téléspectateurs ! Si M6 a fait exploser les compteurs de candidatures en relançant "Pékin Express", absent des écrans depuis bientôt quatre ans, la chaîne a pris l'étonnante décision de ressusciter "Nouvelle Star" alors que C8 en avait proposé la dernière saison au printemps 2016.
La marque, usée, avait signé des audiences catastrophiques, mais M6 y a cru. Optant pour un jury clivant, bien loin de son image mainstream, et à la notoriété discutable, la chaîne et la production ont certes réussi à proposer un programme visuellement très qualitatif. Et le niveau des candidats était élevé. Mais la mayonnaise n'a pas pris, le programme manquait de légèreté et surtout, il n'a pas donné envie aux téléspectateurs de suivre l'aventure. Aucun effet de curiosité sur la première, qui n'a attiré que 2,5 millions de curieux, et les choses n'ont fait qu'empirer de semaine en semaine.
Quel gâchis. Si la chaîne et Fremantle s'étaient montrées plus patientes, on aurait pu imaginer un retour triomphal de "Nouvelle Star" d'ici quelques années, face au numéro un "The Voice" qui aurait probablement continué à perdre de sa superbe. On se consolera avec la sublime prestation de Yadam ci-dessus, vraie belle trouvaille d'un programme ignoré par le public.
L'intitulé est assez clair : quand c'est non, c'est non. Interrogé après sa défaite au premier tour de Roland Garros par Maly Thomas, une journaliste d'Eurosport, Maxime Hamou a été particulièrement lourd, et a même franchi la ligne jaune. Le tennisman a embrassé de force la journaliste, qui a eu bien du mal à s'en dépêtrer, pendant qu'en plateau, Henri Leconte et les autres consultants ne trouvaient rien à redire à l'attitude du jeune homme.
Tout ce petit monde s'est ensuite platement excusé face à l'ampleur de la colère sur les réseaux sociaux. "Je viens de vivre une magnifique semaine ici à Roland Garros (...) et j'ai laissé mon trop plein d'enthousiasme s'exprimer maladroitement envers Maly que je connais et que je respecte sincèrement (...)", a expliqué Maxime Hamou, présentant ses "profondes excuses" tandis qu'Henri Leconte a reconnu qu'il aurait dû "intervenir rapidement".
Quand les "Guignols" ont été menacés par Vincent Bolloré, Delphine Ernotte leur a ouvert ses portes, défendant l'indépendance de France Télé. Sauvées, les marionnettes sont finalement restées sur Canal, mais le "Zapping" a bel et bien fait la bascule. Mais là où l'équipe du programme avait toujours pu faire ce qu'elle voulait, y compris critiquer copieusement la chaîne cryptée et son propriétaire, qui aurait cru que la censure sévirait à France Télévisions ?
Par deux fois, "Vu" a ainsi été coupé ou carrément zappé cette année. La première fois, quand l'équipe de Patrick Menais a voulu diffuser le sketch de Matthieu Madénian et Thomas VDB qui aurait dû être diffusé sur France 2 - avant que Delphine Ernotte n'en demande la déprogrammation quelques heures plus tôt. Les deux humoristes ont refait le sketch sur le plateau de "Quotidien", permettant à "Vu" de montrer au public de France 2 ce qu'il aurait pu voir si la direction n'était pas intervenue. Mais si "Vu" a bien été diffusé une première fois, une version plus courte de la pastille, sans le sketch, a ensuite été diffusée, sans publication sur le net ! Une coupe qui n'a pas échappé aux plus attentifs, poussant France 2 à faire marche arrière et à plaider le "bug technique".
Rebelotte en octobre dernier quand "Vu" a été purement et simplement censuré, pour avoir osé reprendre des images du clash entre Christine Angot et Sandrine Rousseau dans "On n'est pas couché". "La direction de France 2 a pris la décision de ne pas diffuser 'Vu' suite à l'attention et à l'émoi suscités par la séquence d''On n'est pas couché' avec Christine Angot et Sandrine Rousseau", a simplement expliqué la chaîne, qui a donné là un bel exemple de son rapport à la liberté d'expression sur son antenne.
Les dérapages ne sont pas nouveaux du côté de "Touche pas à mon poste", mais en mai dernier, Cyril Hanouna a sans doute eu peur d'avoir cette fois été trop loin quand il a vu l'ampleur prise par son canular homophobe au cours de l'émission "Radio Baba". L'animateur-producteur avait en effet décidé de piéger des homosexuels sur un site de rencontre avec un faux profil, les faisant passer à l'antenne et pouffant à chacune de leurs réponses, le tout en imitant un homme gay de façon très caricaturale.
Plutôt que de reconnaître humblement ses torts, l'équipe du talk show de C8 est partie à l'attaque contre le CSA, mais quand les annonceurs ont commencé à déserter, le ton a changé. Cette sordide affaire a été compliquée par les plaintes déposées par sa société H2O suite aux révélations qu'un des hommes piégés était en réalité un adolescent qui avait été expulsé de chez lui par ses parents suite à son passage dans l'émission. Car selon l'animateur et la chaîne, ces affirmations seraient fausses...
Depuis onze ans, "Secret Story" s'est beaucoup renouvelée. L'émission a appris à se moquer de ses candidats et à prendre les choses au second degré, comme son public. Ce dernier est régulièrement mis dans la confidence quand un habitant de la maison des secrets est piégé, comme quand la production a eu la brillante idée cette saison de faire croire à Bryan qu'il était flouté depuis son entrée dans le jeu !
Mais quelques jours plus tard, Christophe Beaugrand et son équipe ont cette fois piégé le public en lui faisant croire à un faux clash avec sa chroniqueuse Leila Ben Khalifa. Problème : le clash n'était pas du tout drôle - la jeune femme quittait le plateau en larmes - et surtout, pour la première fois, le public n'était pas impliqué dans la supercherie, mais en était la victime. Un choix que l'animateur et la production assument à 100%, mais qui a laissé un goût amer à de nombreux téléspectateurs du programme.
Un happening à deux euros. En septembre dernier, Thierry Ardisson a reçu dans "Salut les terriens !" le fils de Pablo Escobar. Ce dernier s'est livré au cours d'un long entretien, et a évoqué les ravages du trafic de drogue. Une interview intéressante et approfondie que l'animateur a cru bon de conclure par une blague, en balançant un sachet de (fausse) cocaïne sur son bureau. S'il ne s'est pas offusqué sur le moment, l'interviewé s'est agacé le lendemain dans une lettre ouverte publiée sur Facebook.
"Je vous en prie, ne glorifions pas le trafic de drogue", a-t-il imploré, rappelant qu'il n'était "pas venu en France pour faire passer un message ambigu ou contraire à (ses) convictions". Plutôt que de s'interroger sur sa blague, Thierry Ardisson a choisi l'attaque. "S'il n'est pas content, tant pis pour lui ! Je ne regrette pas de l'avoir fait mais je regrette qu'il l'ait mal pris, surtout que l'interview était vraiment bien", a lancé l'homme en noir, trouvant "dommage qu'il n'ait pas le sens de l'humour. Son père aurait trouvé ça drôle, lui". Forcément.
Elle ne s'attendait sûrement pas à ce qu'il s'agace de la sorte. Connu pour sa bonne humeur, Omar Sy n'a pas du tout aimé que Daphné Bürki l'interroge sur Europe 1 sur les propos tenus la veille à son sujet par Eric Zemmour dans "C à vous". Mais c'est contre l'animatrice du talk show de France 5 que le comédien était le plus remonté, lui reprochant d'avoir montré à Eric Zemmour un extrait vieux de deux ans pour le faire réagir.
"L'extrait qu'ils ont montré dans 'C à vous', c'est un extrait où volontairement je ne cite pas Eric Zemmour car je n'ai pas envie de lui donner d'intérêt (...) Et là, Daphné, sans le vouloir, vous êtes rentrée dans son système à lui (...) Il ne faut plus qu'il soit invité parce que c'est un criminel. Il a été condamné pour incitation à la haine raciale", s'est-il emporté. "Posez-vous la question la prochaine fois que vous faites un truc comme ça. En fait, vous lui faites un joli cadeau. Et donc Anne-Elisabeth Lemoine, en lui passant (cet) extrait, elle associe son nom au mien, c'est le pire qui puisse m'arriver. Vraiment. Elle lui a fait un énorme cadeau. Ou elle est de sa famille, ou elle est teubé", a-t-il lâché.
Dans la foulée, Anne-Elisabeth Lemoine a reconnu ses torts. "Je comprends la colère d'Omar Sy où ce soir-là, il n'avait pas sa place. On l'a envoyé au front pour porter la contradiction à Éric Zemmour, sans être au courant ni présent physiquement en plateau. Nous n'aurions pas dû faire ça, c'était une bêtise. On voulait mettre Zemmour face à ses contradicteurs, mais ce n'était pas la bonne façon de faire", a-t-elle affirmé.
L'affaire Théo a remis la question des dérapages policiers sur la table, et c'est dans ce cadre que "C dans l'air" a reçu en février dernier Luc Poignant, représentant du syndicat Force Ouvrière de la police. Au cours de l'émission, ce dernier a évoqué les propos d'une jeune fille qui assurait qu'on l'avait "traitée de bamboula". "Bamboula, d'accord, ça ne doit pas se dire. Ça reste encore à peu près convenable", a-t-il lâché, avant d'être immédiatement recadré par Caroline Roux, l'animatrice de l'émission.
Luc Poignant a assuré qu'il "compren(ait) l'emballement" provoqué par ses propos et s'est excusé, tandis que quelques mois plus tard, Caroline Roux s'est dite "très triste" que ce dérapage se produise dans son émission. "J'en ai beaucoup voulu à cette personne de mettre 'C dans l'air' dans cette situation", a-t-elle ajouté, précisant que Luc Poignant ne serait plus jamais invité dans l'émission.
Une mauvaise blague qui lui a coûté très cher. Fin novembre, Tex était l'invité de Julien Courbet dans "C'est que de la télé" sur C8. L'animateur des "Z'Amours", qui était présent en qualité d'humoriste pour assurer la promotion d'un DVD de son spectacle, a été poussé par le public à raconter une blague, et a opté pour une plaisanterie sur les violences faites aux femmes. Précisant qu'il s'agissait d'un sujet "ultra sensible", il s'est lancé : "Les gars, vous savez ce qu'on dit à une femme qui a déjà les deux yeux au beurre noir ? On ne lui dit plus rien ! On vient déjà de lui expliquer deux fois !", a-t-il lancé.
Julien Courbet a pris soin de préciser qu'il ne "cautionnait pas" cette blague, qui a rapidement été condamnée sur les réseaux sociaux, notamment par Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes. Tex a rapidement été mis à pied, avant que France 2 et Sony, qui produit "Les Z'Amours", ne décident de le virer. Depuis, l'animateur a reçu le soutien d'Anne Roumanoff et Jean-Yves Lafesse, ainsi que de "Charlie Hebdo".
Une bien mauvaise blague - bis. Mais contrairement à Tex, Nicolas Canteloup n'a pas perdu sa place. En février dernier, rebondissant sur l'affaire Théo, l'imitateur s'est glissé dans la peau de François Hollande pour s'adresser aux homosexuels. "Amis gay : ce n'est pas la peine non plus de chercher un deux pièces sur Aulnay centre. La police ne recommencera plus. C'était un accident, pas une pratique courante sur Aulnay-sous-bois", a-t-il lancé, après avoir rappelé que le rôle de la police était de "protéger les citoyens et pas de mettre des matraques dans les fesses".
Le parallèle entre viol et homosexualité n'est pas bien passé, et la société des rédacteurs d'Europe 1 a fait part de son "malaise réel". Jean-Marc Dumontet, producteur de Nicolas Canteloup, a rapidement présenté ses excuses et reconnu "un très gros dérapage" tandis que le lendemain matin, l'imitateur a évoqué cette blague dans sa chronique et a présenté ses plus plates excuses. "Je suis un petit peu gêné ce matin", a débuté l'humoriste d'un ton sérieux avant d'estimer ironiquement qu'il méritait "un bon petit coup de matraque sur les doigts" pour "ses vannes d'hier". Et de conclure que ce passage sur Aulnay était "très, très, très nul".