Publier un livre, c'est bien. L'écrire, c'est mieux. Voilà le message qu'on pourrait adresser à certaines personnalités médiatiques à la fin de cette année 2011, marquée par de nombreuses accusations de plagiat. Une pratique qui s'est presque transformée en nouveau genre littéraire - ou alors en "running gag" selon certains - tant les cas se sont enchainés dès le début de l'année. De nombreux "écrivains" ont ainsi été pris la main dans le sac pour avoir littéralement copié des passages d'un autre auteur. puremedias.com vous propose ainsi de redécouvrir les plagiats les plus marquants et les moins... discrets.
On ne pouvait pas faire mieux pour démarrer cette année 2011. L'ancien présentateur vedette du JT de 20h, Patrick Poivre d'Arvor nous propose ainsi un véritable cas d'école qui constituera le début d'une longue série. C'est L'Express qui révèle cette affaire de plagiat qui fait grand bruit, début janvier. Son autobiographie d'Hemingway intitulée "Hemingway, la vie jusqu'à l'excès" qu'il s'apprête à sortir comporterait une centaine de pages directement inspirées d'un ouvrage paru en 1985 aux Etats-Unis.
Coupable de ne "mentionner aucune source" selon l'hebdomadaire, l'ex-vedette du 20h nie pourtant en bloc. Pris dans la tourmente médiatique, il est contraint de se défendre dans les médias et notamment en publiant une tribune dans Le Monde où il s'indigne : "Non, je ne suis pas un plagiaire ! (...) Qu'on cesse de lancer des cabales à tort et à travers." Il ira jusqu'à attaquer L'Express en justice mais les preuves sont là et l'animateur tout comme son livre perd sa crédibilité. Avec les audiences décevantes de son émission "Place publique" sur France 3 et sa condamnation par TF1, 2011 restera sans doute une année à oublier pour PPDA.
Le directeur adjoint de Marianne Joseph Macé-Scaron s'est lui aussi fait remarquer quelques mois plus tard pour une affaire similaire. Son dernier roman, intitulé "Ticket d'entrée" - alors encensé par la critique - reprendrait des passages d'un autre livre, "American rigolos : chroniques d'un grand pays" de Bill Bryson, sans le citer. Celui qui est alors un polémiste réputé et invité dans de nombreuses émissions comme "Le Grand Journal" de Canal + est alors contraint de s'expliquer.
Il reconnait alors partiellement les faits sur le site de arretsurimages.net : "Une connerie ! (...) A l'origine, je ne pensais pas me servir de ces extraits (...) je pensais les retravailler plus tard (...). J'ai dit dans mon livre que je me suis inspiré de cet auteur, je l'ai d'ailleurs cité (...) (Mais j'aurais dû) indiquer la provenance de ces extraits (...) (Je reconnais) dix emprunts (mais) je rejette le terme de plagiat". Il se défend également en parlant d'"intertextualité". Quelques jours plus tard, Le Nouvel Obs puis L'Express proposent de nouvelles preuves accablantes et révèlent que le journaliste n'en est pas à son premier coup d'essai en termes de plagiat.
Après PPDA et Joseph-Macé Scaron, c'est l'ancien président de France Télévisions Patrick de Carolis qui est épinglé. Dans son dernier ouvrage "La Dame du Palatin", il se serait en effet inspiré d'un peu trop près de sept livres différents écrits par le défunt historien Pierre Grimal, selon les accusations de son épouse dans le Canard Enchainé. Laurence Grimal souhaite ainsi porter plainte pour plagiat après avoir relevé ni plus ni moins que "175 emprunts".
En décembre dernier, Patrick de Carolis et son éditeur Plon sont donc assignés en justice par la veuve de l'historien qui réclame 269.000 euros de dommages et intérêts. Face à ces accusations, celui qui prépare actuellement son retour à l'antenne de France 3 avait déclaré "Je suis blessé, atteint dans mon honneur mais serein. Il n'y a pas plagiat, j'ai respecté la vérité historique. J'attends l'assignation en justice, car je m'estime diffamé".
En novembre dernier, c'est Rama Yade qui semble vouloir se lancer dans la course au plagiat le moins discret. Le quotidien Libération révèle en effet qu'un professeur de philosophie accuse l'ex-membre de l'UMP d'avoir emprunté plusieurs de ses écrits sans le citer, dans le livre qu'elle vient de publier intitulé "Plaidoyer pour une instruction publique". Invitée sur le plateau de l'émission "C à vous" sur France 5, Rama Yade semble mal à l'aise face à cette affaire et peine à convaincre de sa bonne foi : "C'est une erreur de forme, j'écris sans me faire aider (...) j'ai mélangé deux auteurs (...) Si vous ne voulez pas me croire, c'est votre problème, mais c'est la réalité"
L'affaire atteint alors son paroxysme quelques jours plus tard lorsque le "Petit Journal" de Canal + révèle que plus d'une dizaine d'extraits ont été recopiés mots pour mots et piochés dans des blogs, ou dans la presse. L'équipe de Yann Barthès en fait une spectaculaire démonstration qui finit de complètement décrédibiliser l'ancienne secrétaire d'Etat, concluant ainsi une année 2011 marquée par une série de polémiques de ce type.