Phrase malheureuse, coup de gueule, erreur... 2018 n'a pas échappé à son lot de polémiques dans les médias, polémiques comme d'habitude abondamment relayées et commentées sur les réseaux sociaux. De la phrase choc de Brigitte Lahaie au départ de Patrick Sébastien de France 2, en passant par le franc parler de Cyril Hanouna, petit tour d'horizon des temps forts de l'année écoulée.
Au lendemain de la parution d'une tribune polémique dans "Le Monde" signée par une centaine de personnalités féminines revendiquant la liberté pour les hommes d'importuner dans la foulée du mouvement #MeToo, un débat était organisé le 10 janvier dernier sur le plateau de BFMTV entre Caroline de Haas et Brigitte Lahaie, une des signataires de la tribune. Mais lors de l'échange, alors que les deux femmes abordaient la question du viol et que Caroline de Haas affirmait qu'une femme victime de viol jouissait "moins bien en fait, en général", Brigitte Lahaie a subitement répliqué : "Je vous signale que l'on peut jouir lors d'un viol", laissant son interlocutrice sans voix.
Le 12 janvier, invitée sur TV5 Monde pour s'expliquer sur ses propos, l'ex-actrice pornographique, en larmes, avait fait part de ses regrets. "Évidemment que je ne l'ai pas dit pour blesser. On dit quelque chose, c'est repris par les réseaux sociaux, on est lynché, et il faut faire des excuses. Si c'est comme ça que le monde marche, alors je présente mes excuses", avait-elle notamment déclaré.
La mine fermée, le 8 février dernier, Nicolas Hulot, alors encore ministre de la transition écologique et solidaire, est sur le plateau de la matinale de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV pour évoquer un article à paraître le lendemain dans "Ebdo", un nouvel hebdomadaire créé par les équipes de "XXI" et de "6 Mois". Cette enquête révèle des faits de harcèlement et de viol dont auraient été victimes deux femmes de la part de l'écologiste. "J'ai peur de la rumeur mais pas de la vérité", tranche alors Nicolas Hulot, qui se dit dans "une rage folle". Il finira par porter plainte pour diffamation. Dès sa parution, l'enquête de "Ebdo" divise une partie de la rédaction, des lecteurs et des journalistes extérieurs de part son contenu jugé trop léger. "Le Canard Enchaîné" écrit ainsi dans son édition du 14 février : "'Ebdo' révèle une plainte pour viol ! Une plainte elle aussi d'un genre nouveau, classée sans suite, dont on ne connaît pas le contenu, dont on ne sait rien hormis la date et que l'hebdomadaire a reconnu, après coup, n'avoir jamais eue en main. Pas de PV, pas de docs. Seulement des témoignages imprécis et qui exigent de rester anonymes".
"Nous avons une source directe avec confirmation et recoupements. Nous avançons un témoignage avéré, solide", se défend pour sa part Patrick de Saint Exupéry, le directeur de la rédaction d'"Ebdo". En difficulté financière, le titre voit un investisseur potentiel lui faire faux bond suite à cette affaire. Avec des ventes largement en-dessous des objectifs (entre 8.000 et 10.000 exemplaires vendus chaque vendredi au lieu des 20.000 prévus), décision est prise fin mars de mettre fin à l'aventure, deux mois seulement après son lancement.
Mennel Ibtissem, candidate de "The Voice" saison 7, fait polémique au mois de février. Après son passage dans l'émission de TF1, d'anciens messages de la jeune femme au turban postés sur les réseaux sociaux sont exhumés et provoquent une vive polémique. Deux messages postés en 2016 suite à l'attentat de Nice et à l'attentat dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, dans lesquels on pouvait notamment lire Mennel y assurer que "les vrais terroristes, c'est notre gouvernement". Face au tollé, moins d'une semaine après le début de l'affaire, la chanteuse annonce sa décision de quitter le programme. Entre-temps, elle réagit à la polémique sur sa page Facebook, en présentant ses excuses et en déplorant des propos "sortis de leur contexte". Et d'ajouter : "Je condamne bien évidemment avec la plus grande fermeté le terrorisme. C'est la raison de ma colère. Comment imaginer défendre l'indéfendable !". Après une cure de silence, trois mois plus tard, la chanteuse est de retour sur les plateaux télé pour faire la promotion de son premier single. L'occasion pour elle d'affirmer que la polémique a été favorisée par son look, par ses origines, syrienne du côté de son père et algérienne du côté de sa mère, mais aussi par le fait qu'elle a chanté en arabe sur TF1. Il y a quelques semaines, Mennel a fait part de son changement de vie sur les réseaux sociaux : elle est désormais mariée et vit aux Etats-Unis, bien décidée à poursuivre sa carrière de chanteuse.
En 2018, Cyril Hanouna a encore fait parler de lui en raison de ses propos sans filtre. Lors du "Prime de la vérité" diffusé le 22 mars dernier, sollicité par ses chroniqueurs sur l'animateur qu'il ne peut "pas saquer", l'homme fort de C8 répond : "Je vais vous dire la vérité et ce n'est pas parce qu'il est en face de nous mais j'exècre Yann Barthès. (...) Il balance à l'antenne et quand tu es devant lui, il se retourne et il dit 'Bon bah je vais aller au commissariat'. C'est tout ce que je n'aime pas ! Moi j'aime les mecs qui ont des couilles. Malheureusement, il n'en a pas !", a-t-il conclu. Yann Barthès réagit dès le lendemain sur son compte Instagram en postant le message suivant : "Je ne pensais pas qu'un jour, j'aurais honte d'avoir travaillé à Canal+. Aujourd'hui, c'est le cas. Tout mon soutien aux salariés du groupe Canal".
A la rentrée de septembre, rebelote sur le plateau de "Touche pas à mon poste". Toujours en conflit avec TF1 qui refuse de voir ses animateurs venir faire leur promotion sur son plateau, en particulier Camille Combal, Cyril Hanouna s'adresse directement aux dirigeants de la première chaîne : "Arrêtez de faire les connards. (...) Xavier Gandon et Ara Aprikian, les deux patrons de TF1, ils commencent à me péter les couilles". Des propos chocs qui seront supprimés du replay de l'émission. C8 se désolidarise de son animateur et TF1 estime que les bornes ont été dépassées, à tel point que la chaîne saisit le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Bien décidée à rendre coup pour coup, la Une saisit également le CSA après que d'anciennes photos dénudées de Karine Ferri ont été montrées sur C8.
Une première dans l'histoire de "N'oubliez pas les paroles" sur France 2. Début mars, Aline, maestro du jeu musical, est éliminée par erreur avec 30 victoires au compteur et un gain total de 135.000 euros, après s'être apparemment trompée sur le titre "Manhattan-Kaboul", de Renaud et Axelle Red. Elle avait chanté "Ils t'imposaient l'Islam des tyrans", au lieu de "Ils t'imposaient l'Islam les tyrans", selon Cruella, la voix off du programme. Une élimination injustifiée selon des téléspectateurs présents sur les réseaux sociaux, puisque la maestro avait chanté les bonnes paroles ! En cause, une erreur sur le texte de l'éditeur, qui sert de référence dans l'émission. La production reconnaît son erreur et invite quelques jours plus tard Aline à retenter sa chance, ce qui fut fait fin avril. Accueillie par Nagui, qui a salué son fair play, Aline n'est cependant pas parvenue à battre la maestro du moment, Aurélie. Elle est ensuite revenue au mois de septembre lors des masters de "N'oubliez pas les paroles", qui réunit les plus grands champions du jeu.
Au printemps, "Wild", le nouveau jeu d'aventure de M6 qui mêle des binômes d'experts et de novices de la survie, fait parler de lui, mais pas pour les bonnes raisons. Une des expertes, Samantha, prise d'une violente diarrhée, est contrainte de faire une halte lors de la première étape. Sauf que la jeune femme garde son micro sur elle et que la caméra ne lâche pas d'une semelle, même dans ce moment intime. Les téléspectateurs la découvrent donc en train de faire ses besoins, avec le son en prime. Sur les réseaux sociaux, Samantha fait part de son agacement à l'encontre de la production et M6 présente ses excuses avant la diffusion du deuxième épisode. Sauf que dans ce nouveau numéro, la chaîne immortalise l'experte urinant face caméra ! Après avoir reçu une dizaine de signalements suite à ces deux séquences, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a décidé d'ouvrir une instruction.
La critique de trop. Alors que Patrick Sébastien répétait dernièrement à longueur d'interviews qu'il n'hésiterait pas à quitter France 2 à la fin de la saison s'il n'obtenait pas davantage de primes, la direction de la première chaîne publique signifie début octobre à son animateur que son contrat ne sera pas reconduit au-delà du mois de juin prochain. Quelques jours après cette annonce, sur le plateau des "Terriens du samedi" sur C8, l'animateur qui aime faire tourner les serviettes déplore le comportement du service public à son égard. "Depuis une semaine, je n'ai pas eu un coup de téléphone, raconte-t-il à Thierry Ardisson. On a convoqué ma femme qui est la directrice de ma boîte (de production, ndlr) pour lui dire en cinq minutes : 'Vous lui direz que c'est fini'. Au bout de 22 ans où j'ai fait gagner beaucoup d'argent au service public, où j'ai créé, où je n'ai jamais escroqué le service public car j'ai mis l'argent à l'antenne. Déjà ça, c'est quand même un peu violent".
C'était la surprise de la rentrée télé 2018. Après avoir quitté "Touche pas à mon poste" en mars 2016, Bertrand Chameroy fait son retour sur C8 aux côtés de Cyril Hanouna pour proposer chaque soir "La météo de Bertrand Chameroy", une chronique dédiée à l'invité du jour. Cible de vives critiques sur les réseaux sociaux, le jeune homme procède rapidement à des ajustements, avant de finalement jeter l'éponge quelques jours plus tard, jugeant que ce qu'il proposait "ne correspondait pas aux attentes des fanzouzes". Bertrand Chameroy devait également avoir une rubrique importante dans la nouvelle émission de Cyril Hanouna "Balance ton post", proposée le vendredi en deuxième partie de soirée, rubrique qui n'a jamais vu le jour à l'antenne.
Le 13 décembre dernier, quelques heures après la mort de Cherif Chekatt, principal suspect de la fusillade perpétrée sur le marché de Noël de Strasbourg, BFMTV est toujours en édition spéciale. A 22h21, alors que Bruce Toussaint a pris le relais à l'antenne et que des images des forces de l'ordre sont diffusées depuis le quartier du Neudorf, où le tireur a été neutralisé, une musique retentit, celle du titre "I Shot The Sheriff" de Bob Marley. Certains téléspectateurs pensent qu'il s'agit d'un morceau diffusé depuis la capitale alsacienne par un badaud. Mais dès le lendemain, dans un communiqué, BFMTV annonce qu'il s'agit d'une erreur de sa part et évoque "un incident grave" et "une erreur de manipulation" dont l'équipe du son reconnaît être à l'origine. Une enquête interne est ouverte.