Les attaques répétées de SFR, Orange et Bouygues Telecom contre le réseau de Free Mobile leur auront permis de gagner du temps. Mais l'Arcep, le gendarme des télécoms a tranché : le réseau du quatrième opérateur mobile fonctionne. Ses antennes sont allumées et ouvertes commercialement aux centaines de milliers de clients qui ont déjà souscrit à une offre.
"Il ressort de ces nouvelles mesures que, à la date du 31 janvier 2012, Free Mobile remplit ses obligations réglementaires, avec un taux de couverture de 28% de la population grâce à l'utilisation de 735 sites ouverts commercialement. Par ailleurs, il a été constaté que le déploiement du réseau se poursuit, ce que confirme le nombre de demandes d'implantations d'antennes déposées à l'Agence nationale des fréquences et le nombre d'antennes déclarées en service auprès de cette agence" note l'Arcep dans un communiqué. La méthode des mesures est identique à celle pratiquée pour les autres opérateurs. Et ce depuis plus de dix ans.
L'Autorité met ainsi fin à plusieurs semaines de polémiques, depuis le lancement tonitruant par Xavier Niel du premier forfait tout compris à 19,90 euros. Face à la fuite massive de leurs abonnés, les opérateurs concurrents avaient dénigré la qualité du réseau de Free Mobile, Orange l'accusant même de mettre le sien en surchauffe en raison de leur accord d'itinérance. SFR a attaqué Free Mobile dans ses publicités avant de le tacler publiquement, Bouygues Telecom avait même adressé un courrier public à ses clients pour leur annoncer une baisse de ses tarifs.
Comme le prévoit son autorisation, Free Mobile est désormais tenu d'atteindre par son réseau 3G une couverture de 75% de la population en janvier 2015 et de 90% en janvier 2018. Fin juin 2012, une nouvelle procédure de vérification sera effectuée par l'Arcep pour savoir si Free respecte ses engagements, notamment en termes de qualité de service. Cette enquête devrait achever de convaincre certains clients, qui hésitent encore à rejoindre le nouvel opérateur. Ils sont déjà des centaines de milliers à l'avoir fait, Orange a de son côté assuré n'avoir perdu "que" 200.000 clients depuis l'arrivée de Free mobile sur ce marché.